samedi 25 mars 2000

Les faux hommes



"La femme escargot"- Huile - Iso Bastier 




Les faux hommes

 

Cessez les combats

Cessez les prouesses

Fini ce temps-là

Aussi ses promesses

 

Tout a valdingué

Dans la démesure

On a divagué

Deux poids, deux mesures

 

Arrêtons les frais

De nos prétentions

C'est la masse qui paie

Mais faites attention

 

Elle peut être sournoise

Derrière son air vague

Elle peut chercher des noises

Souvent elle fait des vagues

 

Cessez les tortures

Tant morales que physiques

Certaines hors nature

N'ont aucune limite

 

Pourquoi créer pour détruire ?

On a tant à protéger

On a toujours à découvrir

On pourrait même s'unifier

 

Il faut se redécouvrir

Réapprendre de nos passés

Faire une pause après courir

Après on peut se dépasser

 

Redevenons plus naturels

On nous a offert des merveilles

Mais tout devient artificiel

Les cœurs, les corps, les conseils

 

Avant qu'il ne soit trop tard

Trouvons le temps de réagir

La volonté et les dollars

Pour conserver un avenir

 

Avant ces faux hommes

Obsédés par la chirurgie

Ces scientifiques qui déraisonnent

Tous ces faussaires de la magie

 

Gardons réserve sur le mutant

On nous observe, on nous teste

Tels des animaux répugnants

Qu'on catalyse et qu'on moleste

 

Il faut trouver l'humilité

Pour refuser l'humiliation

Il faut pouvoir rester entier

Mon corps est encore ma maison

 

Je déclenche une alarme

Survie de l'humanité

À muter on perd ses armes

Le temps d'être modifié

 

À se transformer autant

L'humain va disparaître

Une civilisation au vent

Qui cessera de paraître

 

L’heure des métamorphoses

De la chasse à l'éternité

On souhaite changer les choses

En violant l'immortalité

 

 

Iso Bastier

25/03/2000


dimanche 5 mars 2000

La Ronde des esprits




La Ronde des esprits


Ils profitent de la nuit
Pour encercler mon lit.
Ils ne font pas de bruit
C'est l'art des esprits.

Ils se glissent dans ton rêve,
T’habituent à leurs présences,
Coulent sur toi comme sève
Nourricière, l'inconscience.

Quelquefois je les ai sentis
S'acharner sur mon crâne
Pour que mon âme soit sortie,
Quelquefois ils s’acharnent.

Ton sommeil en combat
Se transforme et alors...
Tout existe-t-il ou pas ?
Comment savoir quand on dort ?

Je vois des symboles lumineux
Me servir de repères,
Je les trouve sous mes yeux,
Phares perdus en pleine mer...

La houle me prend, soulève
Mon cœur sous les assauts
De ces créatures sans Ève
Qui assassinent mon repos

Là, qu'importe le temps
Qu'ils t'ont laissé sans paix,
Ils te lâchent encore vivant,
Déçus mais sans regret.

Ils te quittent, te relâchent
Et tu te sens vidé.
Tous tes membres te lâchent.
Ton réveil est forcé.

Ils profitent de la nuit
Mais au jour qui se lève
Ils te laissent sans répit
Au souvenir de ton rêve

Qui te suit, t'interroge,
Te laisse dans l'imprécis
Des règles qui dérogent
À ce qu'on t'a appris.

Cette autre dimension
Te met en roue libre
D'autres ressentis, visions,
T'offrent un nouvel équilibre.

Apprends vite l'intégrité
Car ils reviennent chaque nuit
Pour t'investir et te hanter.
Voici la ronde des esprits...


Iso Bastier
5/03/2000