mardi 25 décembre 2001

Le pays rêvé

"Sa place au soleil"  - Huile - Iso Bastier



Le pays rêvé


Quand la porte s’est ouverte
J’ai cru être le bienvenu,

Mais ce pays reste inconnu.

J’ai caressé les herbes vertes,
Aussi les rouges et les grenues,

Les plantes n’ont jamais assez bu.

J’avais le cœur en découverte
D’un monde en sous-entendu.

Certains m’auraient bien attendu…

J’ai suivi le flux à l’index,
La masse ne m’a pas reconnu.

Moi qui pensais être l’élu.

Pour un sourire l’on se vexe.
Un mot est un malentendu.

Pour un rien l’ambiance est tendue.

Les humains perclus de complexes
Sur cette terre se sont perdus.

Trouver un chemin telle une issue.

Quand la porte s’est recouverte
De ronces, j’ai survécu.
J’ai mis l’amertume à nu.

J’ai rencontré des âmes alertes
D’humeurs rouges ou saugrenues,

Des parleurs aux langues distendues.

J’avais les mains ouvertes,
Evidemment, si j’avais su

Que la lassitude rend ingénu.

J’ai tant rêvé ce pays de cocagne,
Ce refuge de bonnes intentions !

J’aurais dû faire plus attention.

Trop de vocalises politiques
Pour ceux qui croient au Père Noël.

Je me sentais pousser des ailes.

Je construirai ce lieu de tolérance,
En jardinant mon patio intime.

Ce millénaire sera mon millésime.

Il existe des gens bien,
Ceux dont on ne parle pas,

Les généreux, les tendres, les sympas,

Ceux qui cultivent le jour,
Ceux qui cogitent la nuit,

Ceux qui ont conservé l’envie.

Ces gens qui n’ont pas de pays,
Qui progressent comme on se promène,

Tous ceux qui remercient la vie.
Tous ceux qu’un idéal entraîne.



25/12/2001
Iso Bastier

mercredi 19 décembre 2001

Cohésion




Cohésion

Nous sommes semblables.
Pourtant mon univers
Te serait insupportable.
Le tien reste un mystère…

Nous sommes terribles
A nous dévisager.
Envisager la cible
Pour mieux s’en libérer.

La route est longue
De toi à moi.
Pupilles oblongues.
Suffirait un pas.

Quête de la différence.
Etre fort face au monde
Qui rejette sa méfiance
Dans nos têtes fécondes.

Goût des similitudes.
Naissance de désirs
Rongés de solitude
Qui cherchent à sortir.

Cérémonie cérébrale.
Puis un premier contact.
Réveil de l’animal
Qui a appris le tact.

Communions et langages
Des peaux et des regards
Qui imposent leurs gages,
Influences et hasards.

A contretemps des sentiments
Les sensations se communiquent
Comme pour relier les gens
Si communs dans l’unique.

Leçons à prendre des saisons,
De l’immuable bonté en nous :
La Vie. La seule mère nation.
Le combat qui vaille le coup.



Iso Bastier
19 /12/2001