jeudi 25 octobre 2007

Hommage aux gens de l’Art


"Ombre parisienne" - Montmartre - 2002 - Iso Bastier


Hommage aux gens de l’Art


Hommage aux gens de l’Art,
Aux passagers du hasard,
Aux interprètes de la vie,
Aux créateurs de joies et d’envies,
Emotions partagées, expériences,
Echanges, chantages, luxuriance,
Luxe, allusions, illusions,
Don de soi et de sa vision,
A l’abordage des suppositions,
Des esquisses, des expositions,
De la fantaisie, de l’audace,
Dérangement des choses en place,
Fuite ou obsession de la réalité,
Aux visiteurs de la vanité,
De l’ego, de l’égal, de la beauté,
De l’original jusqu’au revisité,
Vision remaniée, manies, maniaques,
Des secrets du jour aux lueurs insomniaques,
Du génie au destin, du désir au certain,
Du clapot au silence, au cri lointain,
Des larmes, des sensations fortes,
Du nu au non à la nature morte,
Des entêtés, des entichés, des artistes,
Trop de noms sur ma liste,
Des faiseurs de mondes meilleurs,
Des sourires, des clins d’œil rieurs,
De l’attirance à l’abstraction…
Aux humains en quête d’attention.


Iso Bastier
25 10 07

vendredi 5 octobre 2007

Les dinosaures


"Le petit peuple" - Huile - [55 X 38] - 16 10 98 - Iso Bastier




Les dinosaures


Une guirlande de fleurs,
Des pétales multicolores,
Vaincre la peur par la couleur,
Les promesses sont à éclore.

Un vieil arbre ami et témoin
S’effeuille dans un vent de verdeur,
Son regard porte toujours au loin,
L’horizon ignore la fadeur.

L’herbe grouille et sa peau velue
Se couche plutôt que de plier
Sous le poids de ce qui évolue
Sur elle sans s’en soucier.

Un troupeau de nuages blancs
S’attroupe dans un coin du ciel,
Il gambade en le contrastant,
Saute des haies d’hirondelles.

Un corbeau observe passer le temps
Depuis les hauteurs d’un frêne,
Son œil rond voit en s’agitant
Le monde d’une manière homogène.

La mélodie n’est pas faite que d’air,
Elle coule, berceuse cristalline
Comme la voix d’une rivière,
Traîne luisante de la colline.

Il arrive que jaillissent un cerf
De bois majestueux couronné,
Des familles de ragots, des mammifères
Etranges tapis dans les fourrés.

La vie s’active pour le soleil,
Elle répond à la chaleur
Que pas même le sommeil
N’engage à la tiédeur.

La campagne s’époumone
De l’asphyxie des métropoles
Que personne ne sermonne
Parce qu’elles font l’obole.

Les saisons se consument,
La planète lutte, se bat
Contre ceux qu’elle exhume
Peu après leur premier pas.

L’argent remplace la sagesse,
La technologie pallie à la générosité,
L’homme s’égare et se presse
De ne plus rien mémoriser.

Il se méfie de la nature
Comme il se craint lui-même.
De ses pensées contre nature
Naissent bien trop d’extrêmes.

Son rêve vire au cauchemar,
Vallées de bitume, allées en béton,
Des habitats tels des placards,
La pointe de la civilisation…

Rien ne change, tout évolue
Influe sur l’humanité,
Les dinosaures n’ont pas survécu
Jusqu’où pourrons-nous aller ?



Iso Bastier
5 10 07

jeudi 4 octobre 2007

Ecriture nocturne


"Funambule" - Pastel Gras - Iso Bastier



Ecriture nocturne


Puiser au fond de ses veines
L’encre qui éveille les récits
Pour que la nuit ne soit pas vaine
Couchée sur les toits de Paris

Flirter avec cette aura légère,
Douce, à la tonalité orangée
Que les réverbères suggèrent
Aux dormeurs sans les déranger

Etre mystérieusement invisible
Blotti dans des replis d’obscurité
Qu’une bougie rend accessible
Dévoilant une autre réalité

Ecrire pour ne pas faire de bruit
Lorsque le flot se perd
Que les écrans sont alanguis
En veille pour les endormis

Dansent graciles les ombres
Sur les murs épris de silence
Valses enivrantes, tangos sombres
Entrechats et révérences

Le temps coule telle une rivière
Eau calme, luisance ronronnante
Roulement d’éclats de lumière
Humidité environnante

Solitude joyeuse et sereine
Se déversant sur le papier
Afin que l’histoire nous entraîne
Sur l’onde des rêves éveillés

Se libérer des codes obséquieux
Parcourir les lignes jetées en mer
Les mots, les phrases, les aveux
Biles noires, le feu des chimères

S’offrir aux pages vides d’un cahier
Pour combler sa peur du néant
Plonger dans le blanc, se réfugier
Se répandre en le remplissant

Tandis que des soupirs de sommeil
Volent dans les plumes des oiseaux
En voler une au nom du soleil
Ecrire avant qu’il soit trop tôt

Le monde n’est pas qu’aux lève-tôt
Mais à l’esprit qui ne dort jamais.
Penser à la vie qui reprendra bientôt
Juste avant de refermer le carnet

Respirer l’ambiance salutaire
Fermer les yeux avant le jour
Qu’aucun ne parvient à faire taire
Quand il s’immisce sur les faubourgs



Iso Bastier
4/10/07