jeudi 25 décembre 2008

Y a-t-il une vie pendant la vie ?





Y a-t-il une vie pendant la vie ?


Combien de déserts devrons-nous
Encore traverser alors que la
Nuit nous effraie tel
Un oiseau de mauvaise
Augure ?

Combien de jours au goût de gris
Voileront-ils notre horizon
Sans que personne ne
S’en soucie, sans qu’on se le
Figure ?

Redoutons-nous assez l’avenir
Pour laisser filer le présent
Par le rouet des temps passés
Qui oublient le pourquoi ils
Murmurent…

Quelle générosité subsiste-t-il
Quand les fantômes s’embrassent
Sans être parcourus de frissons,
Que chacun nettoie de sa place
Son armure ?

Se souvient-on de ce qu’est l’envie,
L’utilité, le vol des secondes ?
Y a-t-il une vie pendant la vie,
Un soupçon de vérité, une réelle
Aventure ?


Iso Bastier
25 12 08

mardi 9 septembre 2008

Avant la fièvre




Avant la fièvre


Le soleil est un guetteur
Et du haut de la tour,
Il guette le voyageur,
Lui fait faire des détours.

La mer tire la langue
Toujours aguicheuse
Sous les barques qui tanguent,
Les parois rocheuses.

La foule est un mystère,
Un fluide mouvementé
Qui s’empare de la Terre
De son pas cadencé.

Le vent est un sorcier
A l’esprit redoutable,
Il vole sans balancier,
Il passe sous les tables.

La pluie est mélancolique
Quand ses sanglots passés
Deviennent de la musique,
Un disque à repasser.

L’amour est un détour
Par l’au-delà de soi,
Un merveilleux séjour,
Un pur acte de foi.

Le ciel paraît immense
Si peuplé de limites,
Si proche lorsqu’on y pense,
Si loin, hypocrite.

Ton chant est un bonheur,
Un sourire sur tes lèvres,
L’existence des fleurs
Avant l’heure de la fièvre.



Iso Bastier
09/09/2008




Parler aux anges




Parler aux anges


Je sais parler aux anges,
Ils n’ont pas de secrets
Pour ceux qui les dérangent,
Ils aiment les inquiets.

Je vois leurs doux esprits
Flotter comme la brise
Au-dessus du grand puits
Dont l’eau est un peu grise.

Je flatte leurs oracles
En jouant le centaure
Mon sabot fougueux racle
Le sol qui se restaure.

Je tutoie les nuages
Parce qu’ils se présentent
Sous la forme de visages
Que je me représente.

Je souris pour l’exemple
Peu le pratiquent encore,
L’humour demeure un temple
Où gît la carte au trésor.

J’évite les sirènes
Qui raisonnent dans ma tête
Avec leurs queues obscènes
Et leur goût de la fête.

J’apprivoise les dragons
Venus de pays exotiques
Lovés dans des lagons
Recouverts de moustiques.

J’aime les animaux, tous,
Même ceux qui font peur,
Qu’importe ma frousse !
La vie teste ses loueurs.

Mais l’homme me taraude
A s’isoler du principal
Il résiste et il fraude
Bref il nous fait du mal.



Iso Bastier
09/09/2008

Un souffle



Un souffle


Y a-t-il un roc sous le lierre ?
Le poisson court la rivière
Sans se soucier de la pluie,
Cette suave caresse le suit.

Les grands arbres frissonnent,
Les herbes s’abandonnent
Toutes parcourues de plumes
Blanches comme de l’écume.

Le lièvre guette la hase
Sans s’éloigner de sa base
Près d’un buisson de laurier
De baies noires décoré.

L’air n’en a pas l’air de rien,
L’air n’est pas qu’un refrain,
Mais un amuseur de l’espace
Sifflant il fait de la place...

Un souffle un peu souffrant
M’accompagne en sinuant
Entre les mousses et les racines
Qui elles aussi s’acheminent.




Iso Bastier
09/09/2008

jeudi 4 septembre 2008

Isologie




Isologie


Ton corps est ma patrie
Malgré ce que l’on dit
A propos des frontières
Qui morcellent la Terre

Ta main est mon amie
Je la serre puis je la suis
Elle sait donner un sens
A mes rares absences

Ton œil est un mystère
Un puits ou un cratère
Qui parle de ton âme
Cette aura qui déclame

Ta bouche est un secret
Une faille plus qu’un regret
Sa langue m’est inconnue
Pourtant elle me met à nue

Ton magnétisme opère
Ton électrique atmosphère
Se garde bien de la foudre
Je ne veux pas en découdre

Ton sourire est un infini
Un soulagement dans la vie
J’espère ses heures de grâce
Pour apprivoiser l’espace

Ton amour tient du divin
Il sait griser comme le vin
J’aime ses douces caresses
Quand tout le reste m’agresse

Être n’est rien sans ta magie
Qui que tu sois dans la vie
Sous les yeux de tes congénères
Souvent en quête de repères

Ton ombre à confiance en toi
Même aux instants où tu louvoies
Même quand tu crains la lumière
Que t'a offerte ta mère



Iso Bastier
4 09 08

mardi 2 septembre 2008

Colombe


"Colombe" - Huile - [41 X 33] - Iso Bastier


Colombe


Je suis comme le ciel changeant,
Confronté aux cultes divers,
Je contiens des prières, des gens,
Des orages et des averses.

Je suis quelque part dans l’espace,
Un atome, une étoile, un silence,
Un animal sous la menace
De sa propre conscience.

Je suis mes saisons réunies ;
Mon impériale jeunesse,
Printemps fougueux, le défi,
Me met face à mes faiblesses.

À l’heure de l’été ombrageux,
Je constate mes sécheresses,
Mes manques, ces aveux
Qu’à l’aube seule je confesse.

Je change mes couleurs
À l’automne qui me révèle,
Il les prélève de mon cœur
M’annonce une vie nouvelle.

Je garde mon secret l’hiver,
Je couve mon âme, trésor,
Qu’un autre printemps, je libère,
Colombe dans le soleil d’or.



Iso Bastier
2 09 2008

mardi 26 août 2008

Cyborg Avenue




Cyborg Avenue


Je propose qu’on progresse
L’oisiveté ça m’oppresse
Ce n’est pas que je te presse
Mais regarde : le jour régresse

Il fera bientôt nuit noire
Avancer n’est pas accessoire
Nous n’irons pas de mémoire
Vers de nouveaux territoires

Reprends un peu de courage
On ne fait rien sans la rage
D’aller combattre les orages
Qui attaquent nos paysages

L’histoire vaut la comptine
Quand machin fait à sa copine
Un enfant à demi machine
Pour que le futur domine

Il est temps que je confesse
La réalité de mes faiblesses
Tout va à une telle vitesse
L’homme bio, qui était-ce ?

J’ai pénétré l’aube virtuelle
Esseulé dans la citadelle
Entre l’art et l’artificiel
Entre la Terre et ce ciel

J’ai failli tout anéantir
Mais le Hasard sait prévenir
Il n’a pas besoin de mentir
Il ne sonne pas pour venir

Je propose qu’on progresse,
L’évolution n’a de cesse
Qu’on peaufine notre adresse
Avant que la lune ne s’affaisse

Avant que le soleil s’efface
Je pense qu’il faut faire face
Difficile de profiler la préface
Il y a toujours des volte-face

Voltigeurs de l’inconnu
Nous serons passés et venus
Il aura fallu l’homme nu
Pour construire Cyborg Avenue


Iso Bastier
26 08 08





L’amour n’est pas une partie de plaisir




L’amour n’est pas une partie de plaisir


L’amour n’est pas une partie de plaisir
C’est une manière de faire le jour
Sur les teneurs des terreurs du désir
Qui ne riment pas avec… toujours

L’amour n’est pas une partie de plaisir
Il est impossible d’en faire le tour
On ne peut jamais vraiment le saisir
Cependant qu’il rôde aux alentours

L’amour n’est pas une partie de plaisir
Pourtant je t’aime aux carrefours
Et tu m’embrasses pour me le dire
Nous empruntons même des détours

L’amour n’est pas une partie de plaisir
Malgré les comptes on s’y complaît
Je compte sur toi pour m’avertir
En cas de peine à venir, s’il te plaît

L’amour n’est pas une partie de plaisir
Il naît de l’esprit plus que du corps
Même si cela te fait plutôt sourire
D’entrer et de sortir de mon décor

L’amour n’est pas une partie de plaisir
Mon amour d’ailleurs me dépasse
Pour que d’autres puissent s’en servir
Moi qui flâne comme l’aube passe

L’amour n’est pas une partie de plaisir
Mais j’aime me connecter aux comètes
Il y a tant d’espace offert à remplir
Au-delà de nos sensuels têtes à têtes



Iso Bastier
26 08 08

lundi 25 août 2008

Info




Info


Je voudrais faire la une,
Incarner les informations,
Alors tu décrocherais la lune,
Je capterais ton attention.

Si j’étais enfin à la page
Tatouée à l’encre du journal
Auquel tu fais un massage :
Mes nouvelles seraient idéales.

Je te réserverais mes scoops,
Mes flashes, mon intox,
Ces articles que tu découpes
Pour mettre sous cadre d’inox.

Je saurais faire sensation
Sans arrêt et sans omission.
Sensas le sens de l’exaltation
Procuré par mon émission !

Voici les modalités
Pour t’intéresser, te surprendre :
Faire le tour de ton actualité
Sans que tu puisses la comprendre.



Iso Bastier
25 08 08

samedi 23 août 2008

Motus


"Nénuphar" - Huile - [24 X 19] - Iso Bastier



Motus



Mes violons sont plus slaves que toi
Ils pleurent lorsqu’ils n’aboient pas
Ils se répandent alors détends-toi
N’écoute que ton cœur qui bat

Motus vaut mieux qu’un mot de trop
Fleur de lotus pousse dans l’eau
L’argus c’est plus pour les autos
Largué le gus c’est trop d’argot

Ma chanson a perdu sa voix
Gorge enrouée à cause du chat
Qui se coince entre mes parois
Mon silence en dit long sur ça

Motus vaut mieux que la moto
Malus sur l’autoroute en solo
Mordicus j’ai mordu le panneau
Le lapsus finit à l’hosto

J’ai perdu l’air et le refrain
Mais si j’avais freiné enfin !
Tout ça pour avoir rongé mon frein…
Le faux n’est pas loin de la fin

Motus vaut mieux que les gros mots
Fleur de lotus pousse dans l’eau
L’asparagus a la coupe afro
L’aspartam où les kilos en trop

L’inspiration vient du mélo
L’aspirateur et son trémolo
Le jour de ceux qui se lèvent tôt
La nuit des mères du ghetto

Alligator, aligato
Ali Baba l’a dans le dos
On l’a mangé à la Marengo
Lui reste la peau sur les os

Motus quant à la météo
Les fleurs fanées sont dans le pot
Des météores, du rodéo
Du dernier jour où il fait beau



Iso Bastier
23/08/2008

lundi 18 août 2008

Récitation intempestive




Récitation intempestive


J’hurle au loup sous la lune.
Je crie depuis les tribunes.
Je m’exprime de façon abrupte
Quand je sais qu’on me persécute.
Je brame du fond des bois,
Je hausse le ton, j’aboie,
Je braille à en perdre la voix,
Dans les décibels je me fourvoie.
Je vagis, je mugis, je meugle,
Je réagis, je rugis, je beugle,
J’invective, j’appelle et je gueule,
Il faut dire que je me sens seul.
Je brais, je piaille, je geins,
Je glapis, je rouspète sur le trop-plein,
Je pleurniche, je pépie, je m’égosille,
Je rétorque, je reproche, je babille.
Je rembarre, je proteste, je réplique ;
Et si je ne connais rien à la musique,
Je m’y connais encore moins en silence,
Mes paroles portent loin en distance.
Je récrimine, je conteste, je vitupère,
Je fulmine, je peste et je m’exaspère.
J’apostrophe, je blâme, parfois même, je maudis,
Les catastrophes me réclament, je jure, j’injurie.
Je maugrée, je grogne et j’accuse,
Je critique avec vergogne et je récuse.
Je refuse, je condamne, je réprouve.
Je m’excuse mais c’est rare, je me prouve.
J’en ai toujours plein la bouche,
J’en rajoute des couches et des couches,
J’en découds, je disserte, je décrète,
Je conteste, je secrète et je répète
Tous ces mots insensés.
Je parle d’un ton cadencé.
Mes émotions coulent en énoncée.
Je dénonce, je sais prononcer,
Puis je me tais en alternance,
Par insuffisance ou manque d’aisance.
Je m’apitoie quand je prends un sermon.
Aphone ! L’effroi ! La note bleue : Trahison !
Je me remémore quelques radoteries.
Je suis insonore quand tu fermes tes ouies.
J’ai saturé du métaphorique,
Je voue ma vie à l’acoustique.
J’habite la rythmique du quotidien,
Je donne le tempo, je crée le refrain.
Rien ne m’éloigne du pourquoi.
Je ne reste jamais longtemps coi,
Je déclame, je délire, je récite,
Je clame, je ne peux me contenir, je débite.
Si je m’enroue, il m’arrive d’abdiquer.
Ce garde-fou m’oblige à méditer
Sur ces laïus antédiluviens, ces allegros,
Cette percussion qui me revient en écho.
J’en ai marre ! Qu’avez-vous à répliquer ?
Celui qui me contrecarre, connaîtra ma vérité !


Iso Bastier
18 08 2008

Trait d'Union



Trait d'Union


Je t’ai offert ce doute merveilleux
De connaître un autre toi-même.
Le miroir insolent des yeux
Qui rêvent plus qu’ils ne comprennent.

Comme des voiles infimes,
Des ombres nous traversent.
Elles nous laissent le goût intime
Des larmes que l’on verse.

Manipulations incessantes
De ta voix proche du silence.
Tes manières sont pressantes,
Tes regards les devancent.

Sur ton rythme, j’évolue,
Sorte de musique que je suis,
Danse de ta présence assidue,
Mouvement de la pensée amie.

Je m’adapte. Tu t’isoles.
Je me love. Tu reviens.
On rit. On se désole.
On prévoit pour demain.

Je t’ai offert ce doute merveilleux,
La dualité complémentaire.
Il faut vouloir être deux,
Ne pas se sentir adversaires.

Il faut poser son cœur
Comme la première pierre
De sa maison du bonheur,
Sa véritable atmosphère.

Travailler à sa chance,
À sa propre générosité
Pour ne pas être une absence,
Un corps aigri, frustré.

Pour ne pas être inutile,
S’unir au respect de la paix.
Construire nos destins fragiles
En n’étant pas le seul qui sait.

En n’étant pas le seul d’un monde
Qui peut bien s’effondrer.
Nos efforts comptent en seconde,
La mort saura nous soulager.

Aide-moi comme je t’aime.
Je t’offrirai mes étincelles,
Mon énergie sans problème,
Mon trait d’union, ma cervelle.


Iso Bastier
18 août 2008

dimanche 17 août 2008

Thaïlande


"Siam" - Acrylique - [81 X 65] - ISO Bastier



Thaïlande


Bangkok ne vieillit jamais.
Crépite le feu des possibilités.
De l’incroyable trafic thaïlandais
Naît un corps uni de fumées.

Les siamois se tiennent par la main.
Ils aiment rire et jouer sans cesse,
Course d’un serpent incertain
Qui mise gros sur la sieste.

Au sud, l’indolence des îles magiques,
Au climat pourtant délicat,
Rend la pensée un peu statique.
On peut méditer sur ses pas.

Le repos n’est pas une excuse
Pour s’oublier sous des nuages
D’aigles chasseurs, d’œil-de-buse,
D’intimes et stratégiques présages.

Les noix de cajou d’Ao Nang,
Les étoiles de mer de Kradan,
Le tissage de pandanus à Trang,
Les pirates de la mer d’Andaman !

Et plein d’enfants joyeux,
De chats aux queues coupées,
Des lampions, des fruits juteux,
Des jardins de papillons et d’orchidées.

Les iguanes de Koh Muk,
Les cabanes sur pilotis,
Le karaoké sans le zouk,
Les bougainvilliers et le riz,

Les pad thaïs, la cuisson au bambou,
Le curry rouge, jaune et le vert,
La soupe Tom Yum, le chou !
Les légumes sautés et les desserts :

Bananes chaudes au lait de coco,
Ananas trempé dans le miel,
Puis l’heure turquoise de l’eau,
Et les baignades sous le soleil.

L’épuisement soudain. La nuit
Qui tombe comme un sabre.
Des étoiles qui parlent d’infini,
Des bungalows, pas de marbre.

L’argent de Surat Thani,
Et son fameux embarcadère.
Une escale à Koh Samui
Puis Koh Phangan dans la lumière !

Nan, Chai, Mai, Ron et Lotte…
Les routes aux allures chaotiques.
Miss Lily sur la plage qui trotte,
Des crépuscules magnifiques…

Les geckos, les fourmis, la lune,
Les fêtes qu’on donne dans la jungle,
Le rocher qui ressemble à une dune,
Des cheveux tenus par des épingles.

La pluie chaude et torrentielle,
Un ciel noir au-dessus des cocotiers,
Des libellules aux ailes de dentelle,
Des coquillages, des bénitiers.

Les singes, les serpents, les varans,
Les insectes étranges et colorés,
Le rappel à l’ordre du vivant,
Le plus fort pourra manger.

La terre rouge, le toit bleu.
Les cascades du Roi.
Au Seven Eleven : La queue !
Les verres luisants et le soda.

Tcha, Ping, Pong et puis Nang…
La masseuse sur la terrasse
Qui interpelle les farangs*
Pour les mettre dans sa nasse.

En bas, presque frôler la Malaisie.
Toucher aux âmes généreuses
Des nomades pleins de fantaisie
Et de pêches miraculeuses.

L’ombre des pins de Koh Lipe,
Le nuage gris de Koh Adang,
Koh Rawi aux arbres salés,
L’inhalateur du Dr Siang.

Les oursins, les coraux, les lézards,
Les raies mantas, les tortues
Qu’on rencontre au hasard
Des courants de bienvenue.

Quant à la nature foisonnante,
Dans le nord tropical,
Elle n’offre pas que des plantes
Au pouvoir médicinal,

C’est un ravissement d’arômes
Dans la fraîcheur qui nous surprend,
Les végétaux forment un dôme,
Où le pèlerin se rend.

Les temples de Chiang Mai,
Les tribus aux longs cous,
Le marché de Chiang Rai,
Les Akhas, loin de tout,

Les araignées, les papayers, la résine,
La palme, les rivières de montagne,
On se dépêtre parmi les racines,
Le chant des oiseaux nous accompagne,

Le Mékong, le tissage, l’artisanat
Et les descentes en radeau !
Éclaboussent ma mémoire de joie,
Lorsque j’y pense à nouveau.


Iso Bastier
17 08 2008


*Farang : étranger

dimanche 10 août 2008

Quoiqu’on en dise…


La grenouille - Huile - [55 X 46] - 7 04 97 - ISO Bastier




Quoiqu’on en dise…


L’horreur se banalise
Les erreurs nous enlisent
La peur nous paralyse
Quoiqu’on en dise…

Porter ses valises
Sous les yeux en frises
L’ailleurs s’idéalise
Ici on agonise…

On se ridiculise
Plus qu’on ne s’éternise
Les vents nous dégrisent
Comme le feu attise

On te neutralise
Et on t’utilise
Tu matérialises
Ce qu’on te subtilise

Si tu démoralises
On te tranquillise
Si tu te scandalises
On te verbalise

Si tu t’humanises
On te mécanise
Il y a méprise
Dans l’entreprise

N’en faire qu’à ta guise ?
Est-ce que tu réalises ?
Qu’on a sur toi main mise
La vérité admise

Tu spiritualises
Trouver une église…
On t’évangélise
Pour que tu diabolises

Tu t’animalises
Tant on te brutalise
On te naturalise
Avec ta chemise

Tu t’organises
La leçon apprise
Tu t’aiguises
Avant qu’on t’éconduise

Tu dramatises
Après expertise
Mais de la fainéantise
Naît la bêtise…

Alors tu poétises
Tu sympathises
Tu traques les hantises
Tu te sécurises

Et puis surprise !
Les heures s’amenuisent
Têtu tu t’épuises
Tu te vaporises

Vapeur, brise
Volute exquise
La vie s’autorise
Quoiqu’on en dise…



Iso Bastier
10/08/2008

lundi 14 juillet 2008

Régime sec


Régime sec


Vers qui pourrai-je me tourner
Lorsque arrivée en bout de course
Ma vie n’aura plus rien à donner ?
Qui vient sans qu’on ne le rembourse ?

Restera-t-il de la générosité
Dans ce monde à face d’écran ?
L’humain pourra-t-il subsister
Les machines mises en avant ?

Serons-nous plus seuls encore
Disparus dans le flot d’images ?
Antan on s’égarait dehors...
L’intérieur nous prend en otage.

Les ados accros au porno,
Des enfants inassouvis et pâles,
Les ondes font du rodéo,
Les adultes perdent les pédales.

Le réchauffement de la planète…
Ils ont autre chose dans la tête :
Boucler la prochaine fin de mois,
La Terre, elle, s’en sortira…

Que restera-t-il de nous ?
Quels restes dans notre zone ?
Ils s’en tapent les genoux
Comme de la couche d’ozone !

Après avoir combattu la faim,
Nous avons perdu l’appétit,
Aussi précipitons-nous la fin
Au régime sec de la vie.


Iso Bastier
14/07/2008

vendredi 6 juin 2008

Contine siamoise

Contine siamoise





Médaille d'argent du 7ème concours de poésie "Le chat" de l'association artistique de la Préfecture de Police de Paris :

samedi 24 mai 2008

Décompression



Décompression


Temps de la décompression
Mise au vert des obsessions
Décompresser
Compensation
Si trop pressé
Faire attention !

L’heure de la compassion
Retour voulu à la raison
Recomposer
Compréhension
Se reposer sur la question

Seconde des deuxièmes versions
Sans sombrer dans l’abnégation
Récapituler
L’action
Moduler
Les émotions
Sans saigner
Quant aux fractions
Quant aux fractures
Quant aux factions
Quant aux factures

Avec de l’imagination
Et le sens de l’aventure
La vie est une belle sensation
Quand elle n’est pas contre nature.


Iso Bastier
24/05/2008

mardi 18 mars 2008

Virginia Woolf


 

Hommage à Virginia Woolf

 

L'océan harangue le rivage.

La Promenade des Anglais

Affronte le vent avec courage,

Comme quand Virginia passait.

 

Le cri du loup défit le brouillard.

Quelques cieux bleus dérogent.

On se comporte tels des vieillards

Mais un beau jour on s'interroge.

 

Jouir d'une maison de campagne

Des fleurs, surtout de la lumière.

Virginia aime le champagne

Quoique ces bulles prisonnières...

 

La marée dans son sang obscur

Traque les aubes grimaçantes.

Une petite voix lui susurre

Les histoires de résistante.

 

Virginia se noie dans l'encrier.

Elle goûte sa bile noire.

Des mots tapissent le calendrier

Les lettres nues de sa mémoire.

 

Virginia se perd à méditer...

Les visites sont impossibles.

Elle s'accroche à son oreiller

Sosie d'un fœtus irascible.

 

Le loup subit la métamorphose.

Seule la page blanche l'assouvit,

Il faut exprimer tant de choses

Il n'est de temps que la vie.

 

Les vagues sont encore plus hautes

Le désir va en grandissant.

Elle recorrige encore ses fautes,

Lutte avec le verbe intransigeant.

 

Il arrive que l'air soit doux,

Que la balade soit agréable.

Virginia fait taire le loup,

Rend l'animal désirable.

 

Il arrive parfois des éclairs,

Des coups de génie, des orages,

Des coups de foudre, des repères,

Des phares au loin qu'elle envisage.

 

C'est la mer ou l'océan.

C'est le père ou la mère.

L'absence d'un drapeau rassurant,

D'une vigie pour crier : Terre !

 

Des cailloux au fond des poches

Virginia met un pied dans l'eau.

Qu'importe les futurs reproches !

Son dernier livre est au repos.

 

 

18  03 2008

Iso Bastier