vendredi 11 juin 2010

L’agonie des Utopies


"Silhouette dans l'ombre" - Acrylique - Iso Bastier



L’agonie des Utopies


Dès l’agonie des utopies
Les libertés se sont enfuies
Tout est allé de mal en pis
Depuis ton œil morne fuit.

Nos paroles consensuelles
Se moquent de la vérité
Le silence est plus sensuel
Tout ce bruit est mérité.

Mes époques te ressemblent
Mes ères ont le même air
Rien ne change il me semble
Or j’en perds mes repaires.

Peut-on y croire encore
Quand la foi a pris froid ?
La vie vaut-elle la mort ?
Notre équilibre le croit.



Iso Bastier
11 06 10

mardi 8 juin 2010

La Crise




La Crise


Sous l’emprise de la crise
Les humeurs s’électrisent
Les ménages dégrisent
Quand les rêves se brisent.
La politique est incomprise
Tant son mépris scandalise
Ceux-là qu’elle dévalise.
Une fois la vérité admise
On y laisse sa chemise,
L’argent nous tyrannise,
Nos nations agonisent.
On nous utilise, subtilise
Ce qu’on économise, remise
Par le biais de l’entreprise,
Cela à maintes reprises.
Parce que l’on idéalise
Ce bien qui ‘nous civilise’…
Nos consciences s’enlisent,
Nos pensées sont soumises.
Plus l’on vise et se mobilise
Pour que l’avenir suffise,
Nous tranquillise, réalise
Ce que nos passés prédisent,
Plus les mots se contredisent,
Les menteurs emparadisent,
En profitent, prophétisent.
Le profit est une hantise,
Une sale habitude prise.
En prison, on dramatise,
La convoitise nous courtise,
Nous attise, nous fanatise,
On pactise avec la traîtrise
Au nom de la devise…
On nous divise, désolidarise,
Sous couvert qu’elle sécurise,
Qu’importe qu’elle nuise !
L’important est qu’on produise,
Qu’on généralise et reproduise
D’une manière nette et concise
Ce que les banques centralisent :
Ce pourquoi on nous vampirise.



Iso Bastier
8 06 10

lundi 1 février 2010

Mieux vaut jouer aux Échecs




Mieux vaut jouer aux Échecs


Mieux vaut jouer aux Échecs
Que de jouer à la Réussite :
L’un fait de toi un vrai mec,
L’autre fait de toi un ermite.

Mieux vaut jouer au Millionnaire
Si tu veux gagner aux Dames.
Le grand Loto te met les nerfs
En Belote. Au tapis tu te pâmes.

Si tu Sudoku n’oublie pas le déo.
On n’hésite pas sur le ralenti
Depuis qu’on a la vidéo.
Mise gros ou gagne petit !

Tu domines aux Dominos.
Tu fais l’autruche au Jeu de l’Oie.
Tu te régales au Mikado.
Le Hasard est maître de toi…

Tu roules ta bille au Billard.
Tu babilles au Baby-Foot.
Monsieur Patate est un connard
Quand il s’aliène pour le Foot.

Tu crapotes à la Crapette,
T’emberlificotes dans tes Legos.
Tu joues ta vie à la Roulette.
Tu es parano dans Cluedo.

Blagues triviales au Trivial Poursuite...
Tu te mets en quatre au Rubik's Cube.
Tu espères avoir une suite…
Mais tu crains qu’on t’entube.

Mieux vaut jouer aux Échecs
Que de jouer à la Réussite :
Tu ne gagnes pas un kopeck
Mais l’intellect en profite !



Iso Bastier
Février 2010

dimanche 10 janvier 2010

Arsène Le corbeau blanc



Arsène
Le corbeau blanc

Voici l’histoire
Du corbeau blanc.
Un oiseau peu notoire
Entre les nuages blancs.
Ses collègues en noir
Ne faisaient pas semblant
De ne pas le voir
Mais blanc sur blanc
Le contraste est illusoire !
Arsène, le corbeau blanc
Sentait sa vie dérisoire
Dans un monde accablant.
Allant de déboires en déboires,
L’albinos seul et tremblant
Dans une flaque se mit à boire
Une eau aux reflets troublants.
De beaux corbeaux noirs
Tournoyaient en planant.
Ils semblèrent l’entrevoir,
Se posèrent en s’agglutinant
Près d’Arsène au désespoir.
L’un d’eux fit un pas en avant :
-« Il y a toujours de l’espoir !
Rien n’est à ce point décevant !
Pourquoi oublier de vouloir ? »
-« Vous étiez si méprisants
Que j’évoluais dans un couloir
Où rien n’était séduisant… »
-« Nous volions tard le soir
Car le climat est changeant.
Nous t’aurions dit bonsoir
Nous sommes obligeants.
Si nous avions pu savoir…
Or sans ce déguisement
De boue, cette mare miroir,
Nos vues confinaient au néant.
La différence est accessoire.
Le principe même du vivant :
Voilà le vrai pouvoir ;
C’est la vie l’important !
Rejoins-nous au nichoir
Ne perdons plus de temps
Vu de l’arbre dit perchoir
L’avenir est chantant !»


Iso Bastier
10 01 10