samedi 14 janvier 2012

Le con est nu


"En éclat" - Infographie - Iso Bastier 




Le con est nu


Encore une époque révolue
Résous-toi, la vie évolue
C’est rassurant, ça continue
C’est consternant, le con est nu

Nu et seul dans la rue
Où la rumeur rue et remue
Les autres filent en continu
C’est continuel, le con est nu

Nu et seul sur la route
Face à l’horizon comme au doute
Redouté, débouté, en déroute
Aveuglé par la lumière sans doute

Encore une saison, un jour de plus
A peupler la planète de son ombre fourbue
A arpenter en silence l’inattendu
Est-ce consentant ? Le con est nu

Nu et seul dans l’inconnu
Où personne ne l’a reconnu
Certains l’ont peut-être aperçu
C’est consensuel, le con est nu

Nu et seul en chemin
Il ne tend jamais la main
L’instant suffit, s’en vient
Le con est nu et part serein.



Iso Bastier
14/01/12



Pluie et Vent



Pluie et Vent

 

Je n’en peux plus

Plus il pleut plus

La pluie dit « Et puis »

Ça n’arrête plus depuis

 

Je n’en peux plus

De ce vent en surplus

Le vent va de l’avant

Je stagne cependant

 

Je n’en peux plus

Plus il pleut plus

La pluie dit « Ensuite »

Vous connaissez la suite

 

Je n’en peux plus

De ce vent en surplus

Ce vent prend les devants

J’avançais auparavant

 

Je n’en peux plus

Plus il pleut plus

La pluie dit « j’en suis »

J’en suis, c’est sûr, j’essuie

 

Je n’en peux plus

De ce vent en surplus

Le vent ne fait pas semblant

Je l’avoue en tremblant

 

Je n’en peux plus

Plus il pleut plus

La pluie est sans merci

Ainsi elle vous remercie

 

Je n’en peux plus

De ce vent en surplus

Le vent m’en veut, m’aveugle

Plus ça va plus je beugle

 

Je n’en peux plus

Plus il pleut plus

La pluie s’évertue

À imposer ses vertus

 

Je n’en peux plus

De ce vent en surplus

Qui me fait des avances

Je prends de la distance

 

Je n’en peux plus

Plus il pleut plus

Il se peut qu’il pleuve

Les grandes eaux m’émeuvent

 

Je n’en peux plus

De ce vent en surplus

Le vent souvent se vante

Volontiers il m’évente

 


Iso Bastier

14/01/12

 

 

 

 

 

 


jeudi 12 janvier 2012

D’îles en îles

 


"SeaSunset" - Aquarelle - Iso Bastier 


D’îles en îles

 

Le vent n’est pas de tout repos

Prenant la commande des eaux.

Les rivages sont mobiles, fragiles.

L’homme est indocile et agile…

 

Nul doute, il vaincra l’horizon !

Cette ligne loin de sa maison

Où s’enchevêtrent les possibles,

Ce trait tiré vers l’invisible.

 

Il parviendra jusqu’à la brume

Bleutée qui enrobe d’écume

La chair de ces îles lointaines

Qui flottent sous les étoiles naines.

 

Oh oui ! Il sucera avide

Les douceurs inconnues et liquides

Des fruits aux formes étrangères

Jusqu’à ce que son corps digère…

 

Il repoussera les limites,

Les siennes et celles qui l’invitent,

Puis morcellera à nouveau,

Mettra les choses à son niveau.

 

Certes, il accostera souvent,

Repartira le cœur différent

Peuplé de beautés indigènes

Attractives telles des sirènes

 

Aux yeux larmoyants et lactés.

Elles séduisent avant de manger.

Elles butinent comme des abeilles

Naissantes au coucher du soleil.

 

Il s’en ira tout de même

Car le voyageur se promène,

Il ne prend jamais racines

Pas même quand le soleil décline.

 

Le vent n’est pas de tout repos

Dès qu’il le met dans son dos

Les paysages défilent et filent

Alors il  saute d’îles en îles…            

              

                      

Iso Bastier

12 01 12






mercredi 11 janvier 2012

Tôt


"Chao ab Ordo" - [40X50] - Acrylique - Iso Bastier


Tôt

 

L’aube émerge de la marée haute

Encore grise d’une nuit permissive.

Elle pousse le soleil pour qu’il saute

Ou qu’il déchire de ses incisives

 

Une frontière de nuages sur la côte

Où traînent les âmes pensives.

Une lumière rose vient et sursaute.

Le jour jette une aura évasive

 

Comme un pêcheur jette son filet

Avec l’espoir d'en tirer un trésor.

Le soleil après avoir tiré son rai,

S’offre enfin, fait briller son or.

 

Que de perspectives visibles

Quand l’horizon naît et s’éclaire !

La nuit agit pour l’indicible,

Le jour nettoie les atmosphères.

  

Légèreté et paix du réveil,

Joyeux climat et chants d’oiseaux,

La chaleur soumet et conseille

De tout de même de se lever tôt.

 

 

Iso Bastier

11/01/12

 

 

lundi 9 janvier 2012

Tout


 "Chao ab Ordo" - [80X80] - Acrylique - Iso Bastier


Tout

 

Et si tous ces brouillards,

Tous ces points noirs,

Toutes ces bulles errantes,

Ces imprécisions mouvantes,

Je parvenais encore à voir... 

 

Si au-delà de ces doutes

Je pouvais fixer ma route,

Planter ma bannière en repaire

Dans la terre, la mer et l’air.

Si j’évitais la déroute,

 

La déveine, la banqueroute,

Je caresserais enfin la voûte

De ce ciel très loin de la ville.

Un bateau, des pêcheurs tranquilles

Qui vont bientôt casser la croûte.

 

J’irai voir l’autre astre, là-bas,

Qu’on contemple quand il rougeoie

Avant de fondre dans les eaux

Pour mieux briller sous les bateaux

Que la nuit avale ou bien noie.


J’irai reposer ma mémoire

Là où la mer est un miroir

Aux reflets flous du bout des âges, 

Où les oiseaux dans les parages

Évitent l'attraction des trous noirs.

 

Et si tous ces hasards,

Ces stratégiques tragédies,

Ces nuits à ne rien savoir

Et ces devoirs de parodies

 

N’étaient que façons de se mouvoir,

De goûter aux chantages de la vie.

Si la nature détient le pouvoir,

Nous avons l’instinct de survie.

 

Nous sommes des étoiles minuscules

Dans l’infinité d’énergies

Or tout s’imbrique, se régule,

Tout fait que l’essentiel surgit.

 


Iso Bastier

9/01/12