mardi 7 janvier 2014

A mon père




A mon père

Nous sommes passés près de l’autre sans le voir,
Sans considération, sans se laisser le moindre espoir.
Nous aurons traversé les pièces blanches de nos mémoires
Sans compassion et sans jamais s’y asseoir.

Nous aurions pourtant eu  la grâce de le faire
Si nos yeux si bleus avaient eu le regard clair
Mais l’orgueil et le temps sont de vrais adversaires
Qu’aucun de nous deux n’aura su faire taire.



Iso Bastier
7/01/14

lundi 6 janvier 2014

Les héroïnes


"Le voyage d'Iso" - Huile -  (55 X 46] - Iso Bastier



Les héroïnes

Les héroïnes aiment la lecture.
Elles se nourrissent d’aventures,
De rêves étranges, d’éveils tardifs,
De jolies vagues sur les récifs.

Elles ne marchent pas, elles musent,
Ne s’amènent pas mais s’amusent
Sur tous les fronts qu’elles entrevoient,
Elles tissent des drapeaux de joie.

Les  héroïnes aiment la campagne,
La mer aussi, souvent la montagne,
Les vastes étendues peuplées de vert
Qu’elles parcourent en courants contraires.

Elles escaladent les grands sentiments.
Elles sautent de contes en continents,
Elles ne s’arrêtent jamais en chemin,
C’est écrit dans le creux de leurs mains.

Les héroïnes cachent des blessures
Sous d’arrogants manteaux de fourrure
Qui tiennent chaud à leur corps passionné,
Seul l’ennui les fait frissonner.



Iso Bastier
6/01/14








dimanche 5 janvier 2014

Pluie


 "Chao ab Ordo" - [40X50] - Acrylique - Iso Bastier


Pluie

 

La pluie tient ses promesses

Quand le vent lui fait l’amour

Elle tombe à la renverse

S’abandonne dans la cour

 

Comme l’amante s’échappe

Pour fuir le firmament

Avant que ne l’attrape

L’enfer des sentiments

 

La pluie est une caresse

Sur les villes alanguies

Elle se courbe et progresse

Pour passer sous le gui

 

Elle épouse les surfaces

Telle une mer céleste

Miroir de mille faces

Diamantaire qu’on déleste

 

La pluie sourit et s’amuse

De nos pâles contrariétés

Les conseils de cette muse

Se boivent avec sobriété

 

Cette belle amazone

Se moque des frontières

Elle qui connait la zone

N’est jamais casanière

 

Elle n’épargne personne

Quoiqu’on se désespère

De sa rareté qui sonne

Le glas dans le désert

 

 

Iso Bastier

5/01/14