lundi 6 février 2017

Désaxé



Désaxé


Tu ne fais plus partie des étoiles

Tel un soleil terne et blafard

Tu cherches une place dans la toile

Mais il semble être toujours trop tard


Tu t'es replié sur toi-même

Comme un foetus trop arrogant

Qui ne souhaite pas qu'on l'aime

Qui se comporte en intrigant


Convaincu d'être le centre du monde

Tu te désaxes de plus en plus

Tu t'isoles avec un rictus immonde

Tu ne crois plus en la vertu


Rien ne trouve grâce à tes yeux

Tu reproches à la terre entière

Ton regard aigre et insidieux

Qui change en haine la lumière


Ton feu brûle sans t'éclairer

Tu souffres en perte de repère

Il est temps de te réveiller

De trouver mieux que la colère



Iso Bastier

6/02/2017

jeudi 2 février 2017

Matérialiste


"Entre ciel et terre"- Huile - Iso Bastier 





Matérialiste

Je ne veux pas savoir d’où souffle le vent
Je veux qu’il me caresse simplement
Qu’il me pousse vers l’avant

Je suis opportuniste

Je me fous de connaître la source
Du moment qu’elle remplit ma bourse
Qu’elle m’enrichit of course

Je suis capitaliste

Je m’ennuie de l’écologie
Dans mon confortable logis
Consomme sans déontologie

Je suis trop égoïste

Je méprise les différences
Convaincu que mon engeance
Mérite toutes les déférences

Au fond je suis raciste

Quelles sont les valeurs de la vie ?
Des insatisfactions, des envies
Contre mon instinct de survie

Je suis matérialiste



Iso Bastier

2/02/2017

mercredi 1 février 2017

Aki


 "Nam" - Pastels gras - Iso Bastier


Aki

 

Une luciole s'est posée

Tout près de ton décolleté

Avant de regagner les airs

Pour y injecter sa lumière

 

Le ciel était un grand poumon

Véhicule de l'inspiration

Un courant clair pour les oiseaux

Un océan sans goutte d'eau

 

Tu avais encore des cheveux

Qui tombaient jusque dans tes yeux

Rideau de soie, dentelle fine

Plumes soyeuses, humeur taquine

 

Ton regard ne portait pas si loin

Il s'éteignait jusqu'au matin

À la vie tu ouvrais les bras

Puis t'étirais comme un chat

 

Dans ta chambre cet arbre bleu

Poussait les murs, se jouait du feu

Il frémissait en horizon vital

Souvenir d'un hôtel végétal

 

Tu n'y dormais jamais vraiment

Ton souffle se prenait pour le vent

Voix brisée dans la brise marine

Aux algues floues, écumes sanguines

 

Je te revois au soleil couchant

Blancheur laiteuse chemin faisant

Nue et trempée près de la piscine

Bouche mi-close et pudeur gamine

 

J'avais envisagé ce voyage

Que nous ferions ensemble et sages

Mais c'est seule que tu t'es envolée

Légère laissant mon cœur brisé

 

 

Iso Bastier

1/02/2017

 

 

[Hommage à Kyoichi Katayama « Un cri d'amour au centre du monde »]