dimanche 15 mai 1988

L'escargot




L'escargot

 

Que tous les enfants m'écoutent :

C'est l'histoire d'un escargot

Qui ne sort que quand il fait beau.

Il n'aime ni la pluie ni les gouttes.

Toute sa famille le grondait

Mais le pauvre ne comprenait.

Pourquoi sortir quand il mouille ?

Au sort : Pique Nique Douille...



Iso Bastier 

Mai 1988

jeudi 5 mai 1988

L'histoire


 "Idôle 3" - Acrylique - Iso Bastier


L'histoire

 

Il pleut dans la ville

Paris est en larmes

Dans la rue, des civils

Menacent, oui, des armes.

 

L'histoire ne nous a rien appris

Aujourd'hui ressemble à hier

Demain n'aura pas plus compris

Le feu recouvre les prières.

 

Se succèdent les politiques.

Jamais ne s'arrête la terre,

Elle poursuit sa logique

En paix comme en guerre.

 

Des hommes perdent l'illusion

D'un monde qui pourra changer

Si différentes sont les visions

Telles des bombes vouées à exploser.

 

 

Iso Bastier

Mai 1988

jeudi 3 mars 1988

La mer


Série "Chao ab Ordo" - Acrylique - Iso Bastier 


La mer


Traîtresse, tu n'agis qu'avec hypocrisie 
Mais j'admire tes rondeurs et tes fantaisies
Et lorsque tu m'enlaces de tes bras salins,
Mes cheveux dans le vent, je fuis avec dédain.

Tes caresses infinies me brûlent la peau.
Mes yeux sont aveuglés car troubles sont tes eaux.
Ainsi j'étouffe sous les langoureux baisers
Ta bouche obscure ou pâle, salée.

Tu me prends par la taille, me mènes au loin
Dans des lieux interdits, sans l'ombre d'un voisin,
Que des bancs de poissons multicolores
S'ouvrant telle une fleur venant d'éclore.

Toujours plus vivace, toujours plus excitée,
Avide et vorace, tu sais apprécier
La douceur du soleil qui éveille la plage,
Les couleurs et le vent dans un coquillage.


Iso Bastier
03 1988

jeudi 25 février 1988

Les fleurs de votre vie vous enterrent

 


"Bouquet crépusculaire"- Technique  mixte - Iso Bastier



Les fleurs de votre vie vous enterrent

 

 

Ce n'est rien. Des mots, une poésie en l'air,

Comme l'arôme de la rosée sur la fleur,

Qu'en un baiser mes lèvres effleurent,

Des pétales de mots que le soleil éclaire.

 

La fleur fanera et le printemps de ma vie

S'éteindra avec elle. Ma douleur fatiguée

Des passions qui animent mon cœur percé,

Oubliera mon corps, mes peines et mes cris.

 

Les cheveux décoiffés, je m'assois sur mon lit.

Mon oreille alors surprend la fuite du temps,

Qui nous fait oublier, mourir en pardonnant.

Je finirai ainsi, allongée sur un lit.

 

Cette fleur qui avait couronnée mon âme

Repoussera de la terre sur mon ventre,

Un enfant la cueillera avant qu'il ne rentre

Chez lui ; son regard surprenant me désarme.

 

 

Iso Bastier

Février 1988

samedi 13 février 1988

Hommage à quelqu'un que j'aime


 "Propaganda" - Collage et Pastels gras - Iso Bastier



Hommage à quelqu'un que j'aime

 

Ce jour-là, il pleuvait

Dans mes yeux, sur mes plaies,

Du ciel sur la terre,

Pour toi que l'on enterre.

 

La mer m'a consolée.

Le soleil a rebrillé.

Mais moi j'ai toujours mal

Pour toi, mort à l'hôpital.

 

Il t'a fallu partir

Pour voir les tiens s'unir.

Depuis tu vis en nous,

Tu nous aimes malgré tout.

 

Aujourd'hui il fait beau

Et même s'il fait chaud,

Dans mon corps il fait froid,

Ce poème est pour toi.

 

 

Iso Bastier

Février 1988