mardi 25 avril 2023

Le bon côté



Le bon côté

 

Voir le bon côté des choses

Est un pouvoir dont tu disposes

Une arme dans ce monde gris

Une capacité de ton esprit

 

Contempler la beauté des roses

Est un plaisir qui s'impose

L'arôme sublime du fleuri

Balaie le moindre des soucis

 

Point de faiblesse en l'insouciance

Mais un soleil de confiance

Une bouffée d'oxygène

Un ascendant sur la gêne

 

Choisis d'entrer dans la danse

Pour tirer des révérences

À tous ceux qui se promènent

Qu'on dit être à la traîne

 

Pour savourer cette vie

Au ventre toujours arrondi

Qui sourit pour un rien

Le meilleur étant pour demain

 

Pour avoir encore l'envie

Même quand le temps s'affadit

De se sentir aller bien

De tout tenir dans ses mains

 

Voir le bon côté des choses

Est une sagesse dont tu disposes

Un savoir-vivre en compagnie

Un remède aux tragédies

 

Sois heureux si tu l'oses !

La force est dans l'osmose

Elle garantit l'harmonie

Des sereins, des gentils

 

 

Iso Bastier

25/04/23


Vent d'avril



Vent d'avril

 

Le vent d'avril

Frais et indocile

S'accroche à mes doigts

 

Émotions mobiles

Filent entre mes cils

D'où l'eau largue son poids

 

Larme d'avril

Le soleil de profil

Me dédaigne un peu

 

L'instant est fragile

Des rayons se faufilent

Avant de fermer les yeux

 

Encore sur le fil

De ce climat hostile

Je trace dans la rue

 

Qu'importe le péril

L'avenir est fertile

Y pousse de l'imprévu

 

Le vent est un reptile

Un voyageur sans domicile

Un semeur des possibles

 

Il sait se rendre utile

Bien que trop volatile

Caressant ou irascible

 

Le vent d'avril

Est un fin goupil

Un être sans frontière

 

Il me laisse fébrile

Engoncée dans la ville

Il passe en courant d'air

 

 

Iso Bastier

25/04/23


lundi 24 avril 2023

Accord



Accord

 

Tant de vies en une seule,

Tant de points de vue,

De naissances, de linceuls

 

Ces paysages défilent

Sans jamais s'arrêter

Du magnifique à l'hostile

 

Nous ne faisons que marcher

Sur les peaux de l'univers

Nous ne faisons que passer

 

En cours de processus

Nous répétons la scène

Où nous prenons le bus

 

Nous semblons progresser

Mais l'arrêt est le même

Naître, est-ce progresser ?

 

Tant de vies à connaître

Tant de leçons à prendre

Tous ces soleils à naître

 

Ces paysages se figent

Quelque part dans le temps

La mémoire les corrige

 

Nous ne faisons qu'oublier

Y a-t-il une autre manière

De toujours tout recommencer ?

 

Mais de quel utérus

Sommes-nous tous nés ?

D'où vient notre tonus ?

 

Se souvenir, se raccorder

À ce point d'origine,

Pourrait nous accorder

 

 

Iso Bastier

24/04/23


Éclaircie


Série : "Chao ab ordo" - Acrylique - Iso Bastier 


Éclaircie

 

Les anges ne chantent plus

Quand l'orage s'amorce

Ils rejoignent les nues

De la Terre, ils divorcent

 

Un silence fait de pierre

S'abat sur l'horizon

S'électrise l'atmosphère

Qui claque donnant le ton

 

Les petites filles en rose

Deviennent des femmes grises

Quand la lumière explose

Leurs silhouettes se brisent

 

Toutes les forêts tremblent

D'ombres folles qui s'animent

Les hommes veillent ensemble

L'oiseau quitte les cimes

 

De ce ciel pétri de colère

Fusent des éclairs de génie

Glaives d'énergie fendant l'air

Le découpant sans répit

 

La pluie s'est abattue

Des torrents se déversent

Le cuir de la terre est battu

Par l'émotion des averses

 

Puis d'un coup tout cesse

Une éclaircie rompt le maléfice

Alors les fleurs se redressent

Quand enfin le soleil se hisse

 

 

Iso Bastier

24/04/23


samedi 22 avril 2023

La peau




La peau

 

La peau brûlée

Est plus douce

Que la peau saine

 

Elle oublie de transpirer

Aucune mousse,

Sur elle, ne se sème

 

La peau noire

Ne cicatrise pas

Elle se strie d'ivoire

 

Elle disparaît le soir

Qu'elle ne connaît pas

Car son nom est espoir

 

La peau se caresse

Elle frissonne

S'hérisse, s'abandonne

 

Elle se tient en laisse

Elle pardonne

Cette pelisse bouillonne

 

La peau blanche

A des reflets lunaires

Elle rougit souvent

 

Dans la pénombre, elle tranche

Plus que dans la lumière

Elle ride avec les ans

 

La peau se délaisse

Et meurt son histoire

Que tous les vents agressent

 

Les peaux disparaissent

Les âmes veulent croire

Que jamais rien ne cesse

 

 

 

Iso Bastier

22/04/23


vendredi 21 avril 2023

Le soleil noir




Le soleil noir

 

Nous attendons le soleil

Qui tarde à se relever

Que ses ondes vermeilles

Éveillent l'aube intimidée

 

Tapis dans l'obscurité

Qui nous dérobe l'horizon

Nous apprenons à chanter

Que la peur devienne chanson

 

Mémoire de la lumière

L'espoir voit dans le noir

Alors c'est l'esprit qui s'éclaire

Quand l'œil ne peut pas voir

 

Nous attendons le réveil

Qui tarde à nous soulever

Que ses ondes en sommeil

Finissent par se lever

 

Blottis dans les opacités

D'une société sans raison

Nous ressentons la cité

Cette insensible prison

 

Dont il faut s'affranchir

Pour sortir des ténèbres

Et cela sans franchir

Les murs qui la zèbrent

 

Nous attendons le soleil

À l'aplomb de nos têtes

Lui seul nous conseille

Lui seul nous arrête

 

Où donc est-il passé ?

Tant de lunes ont rougi

De son souvenir ressassé

Pour conjurer l'oubli

 

Nous guettons son retour

Tel celui d'un enfant

Auquel on donne son amour

Pour aller de l'avant

 

 

Iso Bastier

21/04/23


mercredi 12 avril 2023

Bons sentiments



Bons sentiments

 

Peur de ne plus être aimée

Peur d'être une inconnue

Une ombre dans le quartier

Prisonnière des rues

 

Exister pour quelqu'un

C'est avoir sa place

Un abri sur le chemin

Un reflet dans la glace

 

Car les bons sentiments

Nous guident dans la beauté

De l'expérience du vivant

Par-delà la médiocrité

 

Peur de la solitude

Peur d'être un anonyme

Dans la noire multitude

Des hommes en intérim

 

Exister pour autrui

C'est une reconnaissance

Que perdent les sans-amis

Qui finissent en errance

 

 

Iso Bastier

12/04/23


mardi 11 avril 2023

L'irresponsabilité



L'irresponsabilité

 

C'est pas moi

C'est pas eux

On y est pour rien

 

Par la foi

Du hors-jeu

Personne sur le terrain

 

Pas de ma faute

Pas de mon fait

Je m'en lave les mains

 

Le mal saute

Les méfaits

Plus d'auteur ni de frein

 

Ça arrive

On s'en fout

D'autres chats à fouetter

 

On dérive

Sans garde-fou

Dans l'irresponsabilité

 

 

Iso Bastier

11/04/23


Hier



Hier

 

Nous avons vieilli

Moins enthousiastes

Les tempes blanchies

La fin du faste

 

Nous piétinons

Les ruelles du passé

Avec mal aux petons

Le dos un peu cassé

 

Le monde d'après

Nous a meurtri

Nous étions inquiets

Nous voici flétris

 

Nous retournons

Sur les ruines d'hier

Parcourus de frissons

De pleurs et de colère

 

Nous avons verdi

Puis repris des couleurs

Ainsi va la vie

De beauté en fureur

 

Nous errons au cimetière

De nos viles nostalgies

Un regard en arrière

Et rien n'est accompli

 

Un monde d'après

Basé sur un grand rien

Incivilise les regrets

On en vient aux mains

 

Nous avons rougi

Rosir est pour les chastes

À l'heure de l'agonie

Injustes sont les castes

 

 

Iso Bastier

11/04/23


et

Les dés




Les dés

 

Les orphelins de la cité

Se nourrissent de rage.

Privés de toute moralité,

Les quartiers s'ensauvagent.

 

Privés de toute humanité,

Les humeurs s'enveniment.

Insalubrité, incivilité,

La survie est unanime.

 

Les enfants devenus fous

Prendrons les clés de la cité

Dont ils détruiront tout

De ce qu'il y a existé

 

Le futur, cet anarchiste,

Remet les dés en place

Au centre, sur la piste,

Reste le coup de grâce…

 

Les mômes de la société

S'abreuvent de cette violence

Dont on les a accablé

Du jour de leur naissance

 

Privés de toute insouciance

De moyens et de rêves,

La jeunesse est défiance,

Elle abolit la trêve.

 

Les enfants devenus fous

Prendront les clés de la cité.

Ils y régneront jusqu'au bout

Comme ceux du passé

 

Mais le futur, cet anarchiste

Remettra les dés en jeu,

Là, au centre de la piste,

Le hasard viendra après eux…

 

 

Iso Bastier

11/04/23

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mardi 4 avril 2023

Lueurs



Lueurs

 

J'aime les lueurs orangées

Qui filtrent par la fenêtre

Elles volent de l'intimité

De ces terribles êtres

 

Qui construisent des villes

Où ils sont malheureux

Cités qu'ils électrisent

Pour remplacer le feu

 

Certains voguent vers les îles

D'où ils contemplent les cieux

Là où le rivage est fébrile

Contre des eaux pas toujours bleues

 

D'autres souffrent la campagne

Loin des terres d'enjeux

Où les saisons jamais ne stagnent

Y vivent-ils plus heureux ?

 

Jusqu'aux cimes montagneuses

Jusque sur les océans

Ces créatures un peu hargneuses

Vivent. On les appelle des gens

 

J'aime les lueurs orangées

Des réverbères la nuit

Qui projettent en ombres portées

Des morceaux de leurs vies

 

Alors les rues s'animent

Tandis que je les traverse

Comme on regarde un film

Par un soir d'averses

 

 

Iso Bastier

11/04/23