"Sa place au soleil" - Huile - Iso Bastier
Le pays rêvé
Quand la porte s’est ouverte
J’ai cru être le bienvenu,
Mais ce pays reste inconnu.
J’ai caressé les herbes vertes,
Aussi les rouges et les grenues,
Les plantes n’ont jamais assez bu.
J’avais le cœur en découverte
D’un monde en sous-entendu.
Certains m’auraient bien attendu…
J’ai suivi le flux à l’index,
La masse ne m’a pas reconnu.
Moi qui pensais être l’élu.
Pour un sourire l’on se vexe.
Un mot est un malentendu.
Pour un rien l’ambiance est tendue.
Les humains perclus de complexes
Sur cette terre se sont perdus.
Trouver un chemin telle une issue.
Quand la porte s’est recouverte
De ronces, j’ai survécu.
J’ai mis l’amertume à nu.
J’ai rencontré des âmes alertes
D’humeurs rouges ou saugrenues,
Des parleurs aux langues distendues.
J’avais les mains ouvertes,
Evidemment, si j’avais su
Que la lassitude rend ingénu.
J’ai tant rêvé ce pays de cocagne,
Ce refuge de bonnes intentions !
J’aurais dû faire plus attention.
Trop de vocalises politiques
Pour ceux qui croient au Père Noël.
Je me sentais pousser des ailes.
Je construirai ce lieu de tolérance,
En jardinant mon patio intime.
Ce millénaire sera mon millésime.
Il existe des gens bien,
Ceux dont on ne parle pas,
Les généreux, les tendres, les sympas,
Ceux qui cultivent le jour,
Ceux qui cogitent la nuit,
Ceux qui ont conservé l’envie.
Ces gens qui n’ont pas de pays,
Qui progressent comme on se promène,
Tous ceux qui remercient la vie.
Tous ceux qu’un idéal entraîne.
25/12/2001
Iso Bastier