Absence
J'aime la lumière
Des miroirs où tu te baignes.
Tu y nages en arrière
Dans le soleil qui saigne.
Tout au bout du couloir
La porte reste close.
Le lambris vire au noir
Contre le papier peint rose.
Le vent dans le carillon
Ouvre la porte d'un coup sec.
Est-ce l'effet papillon ?
La campagne qui tape du bec ?
Le soleil aime la poussière
Et les musiques nostalgiques.
Alors il fait danser l'air,
Ranime les instants magiques.
L'espace se brouille et vibre
Comme la lueur d'un feu.
Le jour demeure clair et libre
Tant que la nuit compte peu.
J'avance dans ce couloir
Qui semble pourtant se diluer
Telle une ancienne peur du noir
Qui cesse de vous effrayer.
L'horloge bat dans mon cœur
Comme le sang à mes tempes.
Mes doigts glissent inquisiteurs
Sur le mur, le long de la rampe.
Puis je descends cet escalier
Aux marches bien trop courtes,
Retenant mon souffle sur le palier.
Que ma mémoire s'écourte !
Je referme la porte. Le ciel
M'éblouit de sa vaste présence
En ce présent devenu artificiel
Depuis l'heure de ton absence.
Iso Bastier
17 06 2018