Cancer
Messager du déclin,
D'aujourd'hui c'est la fin.
Fouine du désespoir,
Des adieux sans au revoir.
Maître des souffrances,
Des vieillards, de l'enfance,
Qui creuse au plus profond
Dans toutes les directions.
Ouvreur de la mort
Qui malgré nos efforts
Nous plonge dans les larmes,
Sans relâche, sans armes.
Pourriture vivante
Qui se nourrit le ventre
De notre pauvre sang,
Des sourires insouciants.
Il faut paraître heureux
Pour soutenir les yeux
De ceux que l'on aime
Qui semblent si blêmes.
Maîtriser le silence
Quand les mots s'élancent,
Ne hurler qu'en dedans.
Jouer à vivre comme avant.
Enfin embrasser la mort,
Ange du dernier instant,
La prendre à bras-le-corps
Et oublier le temps.
Iso Bastier
Janvier 1989