La machine
Maman, débranche.
Je ne veux pas être un animal de science
Pour que des hommes en blouses blanches
Tordent mon corps dans tous les sens.
Maman, j'ai peur.
De cette machine qui respire
Et qui remplace mon cœur,
Je la sens qui me prend,
Qui m'aspire.
Maman, j'ai mal
De voir fuir la douleur qui me rassurait
Et dans cette position fœtale
D'effacer tout ce que j'étais.
Maman, les gouttes
Qui creusent la veine de mon bras
Parfois je les écoute,
Elles me disent tout bas
"Elle va venir".
Iso Bastier
Juin 1990
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