L’esquive
Les tracés retracés
À coup de souvenirs
Les chemins dépassés
Finissent par s’enfuir
Tu avances toujours
Sans trop chercher
Dans l’ordre des jours
Qui restent à méditer
Tout s’escarpe et t’escorte
Comme pour en finir
Trouver enfin la porte
Où ton nom peut s’inscrire
Mais la route est longue
Elle réserve des surprises
Sous ces lunes oblongues
Qui ne te laissent prise
Il va falloir marcher
Et gravir les heures
Sans savoir où aller
Ne suivre que ton cœur
Auras-tu le courage
Et la force qu’il faut
Pour surmonter les rages
Qui font monter les eaux ?
Ne pas abandonner
Tu n’en as pas le droit
Il fallait y penser
Avant de faire ton choix
D’autres sont tranquilles
Posés dans leurs maisons
Sans jamais quitter la ville
De leurs vieilles raisons
Ils ont du travail
Aussi une famille
Des conforts en éventail
Un garçon, une fille
Ils s’aiment sans passion
Ils savent se poser
Sans poser de questions
Aussi se reposer
Mais toi tu es parti
Pour ne pas revenir
Là est la vraie vie
Celle qui sait sourire
Parfois tu aimerais
Avoir des certitudes
Dire « je sais où je vais »
C’est pas ton habitude
Tu fatigues, tu frémis
Tu voudrais t’arrêter
Attendre une autre nuit
Avant de continuer
Mais un souffle étrange
Te pousse à t’entêter
Comme si demain un ange
Allait te saluer
Un ange sans nom
Sans même un visage
Un simple frisson
Sans doute un mirage
Pourtant il te suit
En ombre de passage
Il te tient compagnie
Dans la main des orages
Alors tu poursuis
Ton marginal destin
La pluie ça s’essuie
On verra bien demain
8/08/1994
Iso Bastier
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