mardi 13 septembre 1994

Calfeutrée

 


"Rousse pénombre"- Pastels gras - Iso Bastier 


Calfeutrée


Mon rêve n'a pas commencé

Que mon repos s'achève

Je n'ai eu le temps de penser

Qu'à mettre mon corps en grève


Rester allongée en silence

À entendre dans ma tête

Les voix d'invisibles présences

Venues faire des requêtes


Sans force pour les éloigner

Sans l'envie non plus d'ailleurs

Je reste là sans bouger

Laissant s'écouler les heures


Éviter le soleil et la lumière

Le chaos issu du dehors

Éviter le son des fourmilières

Qui vous invitent et vous dévorent


Ne pas répondre au téléphone

Ne pas chercher de présence

Une voix sur un magnétophone

Comblera mon absence


Je ne répondrai à personne

Je ne suis plus des gens

Que la vie s'impressionne

Sur la longueur du ruban


Plus rien n'a d'importance

Que ce vide autour de moi

Que l'emplacement des distances

Qui deviennent des lois


J'attendrai le sommeil

Cet oubli rassurant

La nuit porte conseil

Un poison bienfaisant


Je trouverai le chemin

Qui mène aux songes

Comme un autre destin

Qui vit quand on s'allonge



Iso Bastier

 13/09/1994


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire