LES CAILLOUX (Darling IV)
Se disait Darling comme dans l’ivresse
Mais comment fait-il pour rester de marbre
Alors qu’il se disait mon ami de tendresse ?
Il est parti un matin sans au revoir
Juste le temps d’apercevoir sa place vide
Je n’ai plus vu autour qu’un grand trou noir
Et mon corps n’était plus qu’une oasis aride
Même le petit matin avait perdu sa trace
Il ne restait de lui qu’une parcelle de nuit
Qui fondait dans le ciel comme un morceau de glace
Et tous ces gens autour, tous ces visages gris
Cent fois il est parti pour mieux lui revenir
Mais, là, elle a senti ce lien fragile et tendre
Commencer par virer, s’étirer et raidir
Et quelque chose en elle a fini par se fendre
C’est un monde sacrifié à l’heure d’aujourd’hui
Qu’elle sème au hasard de ces rues qui défilent
Comme un petit poucet qui sème dans un puits
Les cailloux de verre blanc qui perlent entre ses cils
Où est donc ma source, où est donc mon arbre ?
Se disait Darling comme dans la détresse
Son cœur était bien rond mais il était de marbre
Mais il n’a pas menti, jamais une promesse
Iso Bastier
18/01/95
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