Dès l'aube
L'aube se lève devant moi.
Elle m'intime de progresser
M'enveloppant de sa soie,
De sa subtile luminosité.
Tel au jour de ma naissance
Où elle m'a ouvert les yeux,
J'étais aveugle quant au sens
Ignorant ce que serait l'enjeu.
Elle s'élève avec les oiseaux
Qui fêtent le retour du jour.
Elle scintille sur les cours d'eau
Métallique ou velours.
Elle s'adresse au monde
Le ramenant à la vie.
Sa fragilité nous inonde,
Nous sépare de nos nuits.
Qu'il fait frais le matin
Pour quelques idées neuves !
Rien n'est vraiment certain.
Nous attendent les épreuves.
Quels que soient le climat,
L'humeur et l'avenir,
Notre degré d'anonymat,
Il nous faut revenir.
Avancer d'un pas puis deux,
Aller-retour de nos efforts,
Selon la confiance que l'on a
Et ce que l'on tire au sort.
L'aurore fait de l'or
Sous l'horizon qui perle.
Le soleil prend son essor
Escorté du chant du merle.
L'aube nous renvoie à nous-mêmes.
Elle plante son rayon franc
Au cœur de nos problèmes
Juste au-dessus du flanc.
Combien de renaissances
Pour combien d'abandons ?
De retour en puissance ?
Comment se dire pardon ?
L'aube se lève encore une fois...
Mécanisme merveilleux !
Ouvre les yeux et vois
Ce que ton âme veut.
Iso Bastier
20/09/2000
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