Sosie
L’époque de la lumière
Est révolue.
On garde les pieds sur terre,
On évolue
Mais le ciel s’est fermé.
Tu conserves un éclair
Dans ton œil
Toujours très grand ouvert,
Un brin d’orgueil,
Fierté de ton entier.
L’inconscience en mémoire,
L’instinct en guide,
Tu marches dans le noir
Dans ta nuit qui se ride
En quête de toi-même.
Tu déchiffres un espoir
Tel un beau hiéroglyphe
Car ton cœur croit savoir
Ce qu’a connu Sisyphe,
Ce que les pierres entraînent.
Le goût de la puissance
Se tarit dès la source,
Le génie de l’enfance
Se vide telle une bourse,
L’or enfoui par le temps.
Quoiqu’il en soit tu avances,
Tu te bats comme un ours.
La vie te donne un sens,
Des épreuves, des ressources,
L’âme vivante du sang.
Tu sers un équilibre
En le cherchant sans cesse.
Tu songes à être libre.
Tu subis tes faiblesses.
Il t’est offert de douter.
Dans l’univers vibrant
Le monde est en détresse.
Qu’advient-il du vivant ?
La Terre n’est qu’une adresse
Avant d’y être enterré.
Les atomes de la poussière
Sont gris,
Autant de noir que de clair,
De l’infini.
Ils ont la couleur du silence.
Tu es ton ombre familière,
Ton seul ami,
Ta vague venue de l’amer,
Ton sosie.
19 04 2003
Iso Bastier
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