"Funambule" - Pastel Gras - Iso Bastier
Ecriture nocturne
Puiser au fond de ses veines
L’encre qui éveille les récits
Pour que la nuit ne soit pas vaine
Couchée sur les toits de Paris
Flirter avec cette aura légère,
Douce, à la tonalité orangée
Que les réverbères suggèrent
Aux dormeurs sans les déranger
Etre mystérieusement invisible
Blotti dans des replis d’obscurité
Qu’une bougie rend accessible
Dévoilant une autre réalité
Ecrire pour ne pas faire de bruit
Lorsque le flot se perd
Que les écrans sont alanguis
En veille pour les endormis
Dansent graciles les ombres
Sur les murs épris de silence
Valses enivrantes, tangos sombres
Entrechats et révérences
Le temps coule telle une rivière
Eau calme, luisance ronronnante
Roulement d’éclats de lumière
Humidité environnante
Solitude joyeuse et sereine
Se déversant sur le papier
Afin que l’histoire nous entraîne
Sur l’onde des rêves éveillés
Se libérer des codes obséquieux
Parcourir les lignes jetées en mer
Les mots, les phrases, les aveux
Biles noires, le feu des chimères
S’offrir aux pages vides d’un cahier
Pour combler sa peur du néant
Plonger dans le blanc, se réfugier
Se répandre en le remplissant
Tandis que des soupirs de sommeil
Volent dans les plumes des oiseaux
En voler une au nom du soleil
Ecrire avant qu’il soit trop tôt
Le monde n’est pas qu’aux lève-tôt
Mais à l’esprit qui ne dort jamais.
Penser à la vie qui reprendra bientôt
Juste avant de refermer le carnet
Respirer l’ambiance salutaire
Fermer les yeux avant le jour
Qu’aucun ne parvient à faire taire
Quand il s’immisce sur les faubourgs
Iso Bastier
4/10/07
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