mardi 18 mars 2008

Virginia Woolf


 

Hommage à Virginia Woolf

 

L'océan harangue le rivage.

La Promenade des Anglais

Affronte le vent avec courage,

Comme quand Virginia passait.

 

Le cri du loup défit le brouillard.

Quelques cieux bleus dérogent.

On se comporte tels des vieillards

Mais un beau jour on s'interroge.

 

Jouir d'une maison de campagne

Des fleurs, surtout de la lumière.

Virginia aime le champagne

Quoique ces bulles prisonnières...

 

La marée dans son sang obscur

Traque les aubes grimaçantes.

Une petite voix lui susurre

Les histoires de résistante.

 

Virginia se noie dans l'encrier.

Elle goûte sa bile noire.

Des mots tapissent le calendrier

Les lettres nues de sa mémoire.

 

Virginia se perd à méditer...

Les visites sont impossibles.

Elle s'accroche à son oreiller

Sosie d'un fœtus irascible.

 

Le loup subit la métamorphose.

Seule la page blanche l'assouvit,

Il faut exprimer tant de choses

Il n'est de temps que la vie.

 

Les vagues sont encore plus hautes

Le désir va en grandissant.

Elle recorrige encore ses fautes,

Lutte avec le verbe intransigeant.

 

Il arrive que l'air soit doux,

Que la balade soit agréable.

Virginia fait taire le loup,

Rend l'animal désirable.

 

Il arrive parfois des éclairs,

Des coups de génie, des orages,

Des coups de foudre, des repères,

Des phares au loin qu'elle envisage.

 

C'est la mer ou l'océan.

C'est le père ou la mère.

L'absence d'un drapeau rassurant,

D'une vigie pour crier : Terre !

 

Des cailloux au fond des poches

Virginia met un pied dans l'eau.

Qu'importe les futurs reproches !

Son dernier livre est au repos.

 

 

18  03 2008

Iso Bastier