Hommage à Virginia Woolf
L'océan harangue le rivage.
La Promenade des Anglais
Affronte le vent avec courage,
Comme quand Virginia passait.
Le cri du loup défit le brouillard.
Quelques cieux bleus dérogent.
On se comporte tels des vieillards
Mais un beau jour on s'interroge.
Jouir d'une maison de campagne
Des fleurs, surtout de la lumière.
Virginia aime le champagne
Quoique ces bulles prisonnières...
La marée dans son sang obscur
Traque les aubes grimaçantes.
Une petite voix lui susurre
Les histoires de résistante.
Virginia se noie dans l'encrier.
Elle goûte sa bile noire.
Des mots tapissent le calendrier
Les lettres nues de sa mémoire.
Virginia se perd à méditer...
Les visites sont impossibles.
Elle s'accroche à son oreiller
Sosie d'un fœtus irascible.
Le loup subit la métamorphose.
Seule la page blanche l'assouvit,
Il faut exprimer tant de choses
Il n'est de temps que la vie.
Les vagues sont encore plus hautes
Le désir va en grandissant.
Elle recorrige encore ses fautes,
Lutte avec le verbe intransigeant.
Il arrive que l'air soit doux,
Que la balade soit agréable.
Virginia fait taire le loup,
Rend l'animal désirable.
Il arrive parfois des éclairs,
Des coups de génie, des orages,
Des coups de foudre, des repères,
Des phares au loin qu'elle envisage.
C'est la mer ou l'océan.
C'est le père ou la mère.
L'absence d'un drapeau rassurant,
D'une vigie pour crier : Terre !
Des cailloux au fond des poches
Virginia met un pied dans l'eau.
Qu'importe les futurs reproches !
Son dernier livre est au repos.
18 03 2008
Iso Bastier
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