"Les angoisses" - Huile - [30 X 40] - 8 10 00 - Iso Bastier
Mes yeux ne sèchent donc jamais
Mes yeux ne sèchent donc jamais
Toujours cette larme à l’œil
Cette humidité pâle tel un regret
Ce défaut de force et d’orgueil
Je n’arrête que la pluie d’été
Sur le béton caniculaire
Elle met vite à s’assécher
Sans abreuver la terre
J’ai quitté ma propre vie
Par manque d’hospitalité
J’ai bâti une maison d’ennui
Dans la capitale alitée
N’avais-je pas d’autre ambition
Que de pleurer sur mon sort ?
Chaque jour est une rémission
Un mauvais tour joué à la mort
Ma voix ne trouve plus d’écho
Elle ne convainc plus les murs
Fissurés d’avoir eu trop chaud
Ils ne me servent plus d’armure
Je laisse traîner mon fantôme
Entre les objets de ma vie
En revenant dans mon sweet home
Je ne retrouve pas l’envie
Pourquoi n’ai-je pas pris soin de moi ?
Moi qui ai reçu tant d’amour
J’ai cependant un peu froid
Un frisson qui court toujours
Dieu que j’aime ces soleils,
Ces oiseaux, ces ciels vermeils
J’ai tant fait pour m’en rapprocher
Maintenant le temps va me manquer
J’ouvre le manteau de peau
Que l’existence m’avait confié
Puis je regarde de haut
Ce dont je me suis méfiée
Je ne connais pas le silence
Pourtant il tient la distance
J’ai gagné de quitter le bruit
Or je sais préférer la nuit
Iso Bastier
2 07 09
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