Les fous vivants
Qui ose donc
porter le masque vertueux et terrifiant de la vérité ?
La mort
seule car les vivants ne savent plus la mériter.
Qui ose
s’affranchir des misérables chaînes du passé ?
Celui qui a
trop souffert pour encore se retourner
Et
contempler l’abîme des répétitions traîtresses.
Celui qui a
tant marché, erré, qu’il ressent qu’il progresse.
L’aube n’est
qu’une nuit qui s’étiole, un avorton du jour,
Un lendemain
sans nom, un semblant de toujours.
Le
crépuscule est une oppressante promesse ténébreuse,
Une fin
minuscule aux pensées sombres et fiévreuses
Dont l’œil
déjà mi-clos rêve de paysages inaccessibles,
Le corps
las, abandonné aux soies de l’indicible.
Qui ose se
révolter ? Payer le prix des âmes libres ?
L’onéreuse
vacuité des chercheurs d’équilibre.
Des insoumis
solitaires de l’incompréhension perpétuelle,
Qui refusent
les mensonges de la beauté trop virtuelle.
Des fous
biens vivants qui se nourrissent d’horizons
Dont les
sages silences prévalent sur les oraisons.
Jamais ils
ne se plaignent trop heureux d’exister
Dans ces
hasards qu’ils essaiment sans perplexité.
La vie porte
la bannière de l’insatiable curiosité.
Jeunesse
éphémère vieillissant avec méticulosité.
La vie est un
passage éclair avant de faire la place nette
Pour tous
les amants épris de la peau de la planète.
Iso Bastier
30/12/13
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