mercredi 1 février 2017

Aki


 "Nam" - Pastels gras - Iso Bastier


Aki

 

Une luciole s'est posée

Tout près de ton décolleté

Avant de regagner les airs

Pour y injecter sa lumière

 

Le ciel était un grand poumon

Véhicule de l'inspiration

Un courant clair pour les oiseaux

Un océan sans goutte d'eau

 

Tu avais encore des cheveux

Qui tombaient jusque dans tes yeux

Rideau de soie, dentelle fine

Plumes soyeuses, humeur taquine

 

Ton regard ne portait pas si loin

Il s'éteignait jusqu'au matin

À la vie tu ouvrais les bras

Puis t'étirais comme un chat

 

Dans ta chambre cet arbre bleu

Poussait les murs, se jouait du feu

Il frémissait en horizon vital

Souvenir d'un hôtel végétal

 

Tu n'y dormais jamais vraiment

Ton souffle se prenait pour le vent

Voix brisée dans la brise marine

Aux algues floues, écumes sanguines

 

Je te revois au soleil couchant

Blancheur laiteuse chemin faisant

Nue et trempée près de la piscine

Bouche mi-close et pudeur gamine

 

J'avais envisagé ce voyage

Que nous ferions ensemble et sages

Mais c'est seule que tu t'es envolée

Légère laissant mon cœur brisé

 

 

Iso Bastier

1/02/2017

 

 

[Hommage à Kyoichi Katayama « Un cri d'amour au centre du monde »]

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