Les nuages
Les nuages avancent vite.
Les oiseaux ont du mal à suivre...
Se laissant porter, ils s'évitent,
Quelle est la marche à suivre ?
Les courants sont forts.
Ils braillent la tempête !
Le soleil, prince consort,
Lui, fait plutôt la tête.
Les nuages s'échappent
Doués d’un instinct animal.
Le ciel fuit et les happe.
Il règne comme un signal…
Tout accélère ! S'abat la foudre
Au reflet bleuté d'une arme.
Devant la menace s'absoudre,
Être prêt à payer en larmes.
Les nuages si mobiles
Filent à la vitesse de l'éclair.
Le sol tremble dans sa bile
D’ombres et de courants d'air.
Plus de lumière.
Les ténèbres se battent,
S'étendent tel un lierre
Aux contours écarlates.
Les nuages nocturnes
Passent d'un coup inaperçus
Dans les eaux de Saturne
Ils baignent ingénus.
Une lune à face de liège
Fait pleuvoir à volonté,
Hautaine sur son siège,
Indifférente aux inondés.
Les nuages enfin dociles
Regardent la terre en bas
Cet amas de vies fossiles
Pourtant d'un bleu délicat
Ils se disent que c'est la peine
Qu'il faut bien se donner
Pour muser en bord de Seine,
Commencer par se calmer.
Iso Bastier
15/11/23