Servitude
Des soldats anonymes
S'engouffrent dans les rues
Défendant la routine
Qu'imposent les élus.
Aveuglés par le jour,
Endormis par la nuit,
Cette armée sans contour
Lutte pour sa survie.
Dans le silence des murs
Qui les privent d'un ciel,
Ils passent sans murmure
Sans espoir et sans fiel,
Les yeux baissés, mi-clos
Vers les trottoirs obscurs.
Souvent ils se lèvent tôt,
Vivent dans des masures.
"Nous sommes en guerre !"
Clament depuis le sommet
Ceux qui s'enfouissent sous terre
Dès que le vent est frais.
Une armée d'inconnus
Seuls dans leurs costumes
Envahissent les rues
Comme de coutume
Dans le gris du mépris,
Ils se battent épuisés
Pour payer les crédits
Qu'on leur a accordé.
Or ce monde sans songe
Est leur seul paysage.
La mélancolie les ronge
Quand ils n'ont pas la rage
Et les jours se répètent
Prisonniers de l'horloge.
Cette foule est inquiète
Que d'autres les délogent.
Ces âmes angoissées
Dévorées par le stress,
Savent pourtant pardonner
Du bout de leurs laisses.
Cette armée sans foi
Privée de sa puissance
Croît qu'elle n'a pas le choix
Que de vivre sans clémence…
Pourtant vu le nombre
De ces sombres silhouettes
Pourrait sortir de l'ombre
Le refus de la défaite
Réunifiant les divisions
Qui nourrissent les solitudes
Car la force est dans l'union
Plus que dans la servitude.
Iso Bastier
6/08/25
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