samedi 25 novembre 2017

L'angoisse

 




"Les chats sauvages" - Huile - Iso Bastier


L'angoisse

 

Tu m'as frôlée de ta présence

Tu m'as touchée par ton silence

Soudain ma vision s'est décalée

Dans mon quotidien si bien calé

 

Du flou, des fleurs mauvâtres,

De petites fenêtres acariâtres

Prisonnières de murs aigris

Surplombés par ce ciel gris.

 

Tu as fait exploser le lierre

Qui s'accroche telle la misère.

Un premier rayon est entré,

Je me tenais dans l'entrée.

 

La lumière a tout inondé.

Aussi magique qu’une ondée

De miel, une pluie revigorante

De celles qui savent féconder.

 

Le monde a changé d'apparence

Avec délicatesse, en transparence,

La beauté refaisait surface.

Que rien d'autre ne la remplace !

 

Tu m'as marquée sans cicatrice.

Tu m'as sortie de la matrice.

La vie est sortie de sa boîte.

Elle s'adapte, fuse et s'emboîte.

 

Tu as fait repousser le lierre,

Lui qui peut avaler la pierre,

Recouvre mon jardin intime

Où tu cultivais le sublime,

 

Des flots de fleurs roses et rouges

Qui savaient quand la terre bouge.

Intérieur soigné, confort d'un tapis,

Un vase vide, un frigo bien rempli,

 

Que ta poussière a saupoudré,

Parquet ciré, rideaux poudrés.

Éternuement. Asphyxie lente.

Orage. Le début de la descente...

 

Le monde affichait sa démence

Avec cruauté et sans clémence.

Le quotidien refaisait surface

Quand chaque jour créait la glace.

 

Quand chaque jour créait l'angoisse...

 

 

Iso Bastier

25 11 2017

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