L'angoisse
Tu m'as frôlée de ta présence
Tu m'as touchée par ton silence
Soudain ma vision s'est décalée
Dans mon quotidien si bien calé
Du flou, des fleurs mauvâtres,
De petites fenêtres acariâtres
Prisonnières de murs aigris
Surplombés par ce ciel gris.
Tu as fait exploser le lierre
Qui s'accroche telle la misère.
Un premier rayon est entré,
Je me tenais dans l'entrée.
La lumière a tout inondé.
Aussi magique qu’une ondée
De miel, une pluie revigorante
De celles qui savent féconder.
Le monde a changé d'apparence
Avec délicatesse, en transparence,
La beauté refaisait surface.
Que rien d'autre ne la remplace !
Tu m'as marquée sans cicatrice.
Tu m'as sortie de la matrice.
La vie est sortie de sa boîte.
Elle s'adapte, fuse et s'emboîte.
Tu as fait repousser le lierre,
Lui qui peut avaler la pierre,
Recouvre mon jardin intime
Où tu cultivais le sublime,
Des flots de fleurs roses et rouges
Qui savaient quand la terre bouge.
Intérieur soigné, confort d'un tapis,
Un vase vide, un frigo bien rempli,
Que ta poussière a saupoudré,
Parquet ciré, rideaux poudrés.
Éternuement. Asphyxie lente.
Orage. Le début de la descente...
Le monde affichait sa démence
Avec cruauté et sans clémence.
Le quotidien refaisait surface
Quand chaque jour créait la glace.
Quand chaque jour créait l'angoisse...
Iso Bastier
25 11 2017
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