lundi 13 novembre 2017

La course

 


"Where are you?" - [46X38] - Huile - Iso Bastier 



La course

 

Au commencement nous avons goûté au paradis.

Puis nous avons décortiqué le paradis juste avant de désosser l'amour.

Nous avons alors inventé l'enfer. Les placebos. Les somnifères...

L'irrespect de l'humain et de la Terre.

Nous avons semé de mauvais avenirs jusqu'à avoir peur de devenir.

À l'accéléré, les technologies opèrent. Le numérique s'empare de la sphère.

L'esclavage actuel est capitaliste, uniformateur, anti humaniste.

Au commencement nous avons goûté au paradis.

Il n'est plus qu'artificiel.

Les rêves nourrissent nos logiciels cependant que tout est sous contrôle, que la hiérarchie distribue les rôles.

Les fleurs s'inquiètent au printemps de voir mourir les abeilles.

Davantage que ne s'inquiètent nos dirigeants d'être justes dans leurs conseils. L'humain bientôt n'aura plus cours, lui qu'on croisait sur les faubourgs. Il se fait rare dans le futur. Il devra vivre sous couverture.

Il y a un bout à l'enfer.

On débouche toujours sur de la lumière.

Parce que la nature est un savoir.

Parce que l'instinct est un sauveur.

Parce que l'âme apprend à voir au-delà des limites du cœur.

La biologie devra se battre contre la dictature des machines.

Il faudra baisser l'échine tout en préservant le meilleur.

La foi en la beauté d'un ailleurs.

La joie de voyager en sommeil.

L'art de s'évader en veille.

Au commencement on avait envisagé la fin.

L'Apocalypse. Le frein.

Comme pour nous conforter dans nos erreurs, la nature sonnerait l'heure des tempêtes, des tsunamis, des tremblements, des irruptions...

Un châtiment telle une bénédiction.

Que notre déséquilibre soit remis en question au bout de cette course. Voilà ce que nous demandons à la grande Ourse.

 

 

Iso Bastier

13/11/2017


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