dimanche 17 août 2008

Thaïlande


"Siam" - Acrylique - [81 X 65] - ISO Bastier



Thaïlande


Bangkok ne vieillit jamais.
Crépite le feu des possibilités.
De l’incroyable trafic thaïlandais
Naît un corps uni de fumées.

Les siamois se tiennent par la main.
Ils aiment rire et jouer sans cesse,
Course d’un serpent incertain
Qui mise gros sur la sieste.

Au sud, l’indolence des îles magiques,
Au climat pourtant délicat,
Rend la pensée un peu statique.
On peut méditer sur ses pas.

Le repos n’est pas une excuse
Pour s’oublier sous des nuages
D’aigles chasseurs, d’œil-de-buse,
D’intimes et stratégiques présages.

Les noix de cajou d’Ao Nang,
Les étoiles de mer de Kradan,
Le tissage de pandanus à Trang,
Les pirates de la mer d’Andaman !

Et plein d’enfants joyeux,
De chats aux queues coupées,
Des lampions, des fruits juteux,
Des jardins de papillons et d’orchidées.

Les iguanes de Koh Muk,
Les cabanes sur pilotis,
Le karaoké sans le zouk,
Les bougainvilliers et le riz,

Les pad thaïs, la cuisson au bambou,
Le curry rouge, jaune et le vert,
La soupe Tom Yum, le chou !
Les légumes sautés et les desserts :

Bananes chaudes au lait de coco,
Ananas trempé dans le miel,
Puis l’heure turquoise de l’eau,
Et les baignades sous le soleil.

L’épuisement soudain. La nuit
Qui tombe comme un sabre.
Des étoiles qui parlent d’infini,
Des bungalows, pas de marbre.

L’argent de Surat Thani,
Et son fameux embarcadère.
Une escale à Koh Samui
Puis Koh Phangan dans la lumière !

Nan, Chai, Mai, Ron et Lotte…
Les routes aux allures chaotiques.
Miss Lily sur la plage qui trotte,
Des crépuscules magnifiques…

Les geckos, les fourmis, la lune,
Les fêtes qu’on donne dans la jungle,
Le rocher qui ressemble à une dune,
Des cheveux tenus par des épingles.

La pluie chaude et torrentielle,
Un ciel noir au-dessus des cocotiers,
Des libellules aux ailes de dentelle,
Des coquillages, des bénitiers.

Les singes, les serpents, les varans,
Les insectes étranges et colorés,
Le rappel à l’ordre du vivant,
Le plus fort pourra manger.

La terre rouge, le toit bleu.
Les cascades du Roi.
Au Seven Eleven : La queue !
Les verres luisants et le soda.

Tcha, Ping, Pong et puis Nang…
La masseuse sur la terrasse
Qui interpelle les farangs*
Pour les mettre dans sa nasse.

En bas, presque frôler la Malaisie.
Toucher aux âmes généreuses
Des nomades pleins de fantaisie
Et de pêches miraculeuses.

L’ombre des pins de Koh Lipe,
Le nuage gris de Koh Adang,
Koh Rawi aux arbres salés,
L’inhalateur du Dr Siang.

Les oursins, les coraux, les lézards,
Les raies mantas, les tortues
Qu’on rencontre au hasard
Des courants de bienvenue.

Quant à la nature foisonnante,
Dans le nord tropical,
Elle n’offre pas que des plantes
Au pouvoir médicinal,

C’est un ravissement d’arômes
Dans la fraîcheur qui nous surprend,
Les végétaux forment un dôme,
Où le pèlerin se rend.

Les temples de Chiang Mai,
Les tribus aux longs cous,
Le marché de Chiang Rai,
Les Akhas, loin de tout,

Les araignées, les papayers, la résine,
La palme, les rivières de montagne,
On se dépêtre parmi les racines,
Le chant des oiseaux nous accompagne,

Le Mékong, le tissage, l’artisanat
Et les descentes en radeau !
Éclaboussent ma mémoire de joie,
Lorsque j’y pense à nouveau.


Iso Bastier
17 08 2008


*Farang : étranger

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