vendredi 17 octobre 2025

Quiberon


Carnet d'Iso 


Quiberon


Où sont les genêts et la lande, 

Les maisons blanches aux volets bleus, 

Les rues où l'on ramende

Les souvenirs heureux ?


Où êtes-vous mes aïeux ?

De l'autre côté du rivage

Là où vont mourir les cieux

Abandonnant la Côte Sauvage


Que le passé semble loin !

Même les mouettes qui taquinent

Les macareux et les marsouins

Sentent que les jours se terminent


Disparu jusqu'au cinoche

En plein air des passants

Traversant la place Hoche

Qu'on observait en rigolant


Et les niniches colorées

Aux saveurs d'arc-en-ciel

Le caramel au beurre salé

Ne reste que l'industriel


Oui, il demeure l'océan

Immense, sombre et rebelle

Lui seul absorbe le temps

Dans ses vagues immortelles


Je me noie dans sa mémoire

Si profonde qu'elle charrie

Des étincelles dans le noir 

Éclats fugaces de nos vies


Prise dans l'intense courant

D'une liquide nostalgie

Je brasse les beaux sentiments

Îlots où je me réfugie



Iso Bastier 

17/10725


dimanche 12 octobre 2025

Égarement


Carnet d'Iso


Égarement


Nos écorces entaillées de fêlures

Craquent après qu'elles fissurent

Agressées par un climat mortel

Fait de saisons artificielles


Le paradis est une terre glaciale

La chaleur de l'enfer est infernale

Les mi-saisons fondent dans l'indifférence

L'impuissance de l'intermittence


Au fond le voyage s'arrête ici

Dans le mépris absolu de la vie

Qu'importe les distances parcourues

Tout cesse quand on y croit plus


Passent les soleils et les lunes

Dans les ténèbres de notre infortune

Sans même que nous les contemplions

Aveuglés par notre affliction


Nous sombrons dans l'indifférence

Genoux à terre face à la démence

Tout en pleurant sur nos sorts

D'êtres incapables de remord


Nulle part où aller dans les rues

Qui remplacent le jardin disparu

Que des murs noirs qui se dressent

Sans plus nous donner d'adresses


Plus que cette errance infinie

D'âmes privées de leurs esprits

Qui ne savent pas d'où elles viennent

Qui ignorent où on les entraîne


Qu'un brouillard dense comme horizon

Perdues les clés de la maison

Perdu le fil de nos pensées

Dire si nous nous sommes égarés



Iso Bastier 

12/10/25


jeudi 9 octobre 2025

Révolution


Photo IsoLabo23 

  

Révolution


Le temps joue contre nous

Il nous met à genoux

Cruauté de l'horloge

Qui un jour nous déloge


Le gouvernement fantoche

Nuit au drapeau qui s'effiloche

Désormais tous apatrides

Nous errons dans le vide


Nous raccrochant aux débris

De mémoire qu'il nous reste

Vagabondant parmi les bris

D'une société qui nous déteste


Au fond nous n'existons plus

Ni les uns ni les autres

Pour la race des élus

Qui dans le luxe se vautrent


Nous les maintenons en place

Grâce aux richesses que nous créons

Sans en voir jamais la trace

Nous qui nous appauvrissons


Soumis au règne de la terreur

Divisés, abêtis, résignés d'apathie

Nous croulons sous la peur

Des impôts, du chagrin, du déni


Nous râlons, nous gémissons

Mais sans autre courage

Que de faire abnégation

D'être pris en otage


Pourtant le nombre fait foi

Quand le pouvoir est une menace

Pourvu que la cohésion soit

La rebellion naît de la masse


De ce peuple en colère l'éruption

Livra hier une révolution

Or nous voici près du cratère

Hantés par d'anciennes misères


Il est l'heure mes sœurs, mes frères

D'enfin remonter la rivière

D'enfin remonter le temps

De nous mettre les tripes à l'air



Iso Bastier

9/10/25




 

mercredi 1 octobre 2025

Feu de paille



Photo IsoLabo23 

 

 Feu de paille 


Le feu me regarde dans les yeux

Alors mon âme vacille

Il danse sur les murs spongieux

Il crépite et frétille


Dans la chaleur de son cœur intense

Se consument les regrets

Qui disparaissent dans l'indifférence

Des cendres aux humeurs de geai


Je regarde la ville brûler

Du haut de la muraille

Le ciel entier est enfumé

On gesticule et on braille


Le feu me regarde furieux

Alors qu'il embastille

Les plus faibles, les plus curieux

Qu'il brille dans mes pupilles


Dans le brasier de son cœur immense

Se débattent des corps inquiets

Qui disparaissent dans l'indifférence

Des élites perchées au sommet


Je regarde le pays brûler

Du haut de la muraille

Le ciel entier est condamné

À se rendre à la grisaille


Le feu me regarde dédaigneux

Alors qu'il nous torpille

Nous ne serons jamais vieux

Ses flammes nous habillent


Dans la chaleur de sa puissance

Se réduit tout ce qui est

Soumis à l'incandescence 

Ce qui était se défait


Je regarde le monde brûler

Du haut de la muraille

L'avenir pourra-t-il repousser

Sur ce qui fut un feu de paille ?



Iso Bastier 

1/10/25


mardi 9 septembre 2025

Dans ta peau



Dans ta peau


Je vis dans ta peau

Autant qu'en caresses

Comme le vent ou l'eau

Quand ils sont délicatesse


Je t'effleure d'un soupir, 

Ce souffle imperceptible

Parvient à te faire frémir

Quand tu joues l'impassible


Je te vois


Je vis dans ta peau

Depuis le premier instant

Où le monde a éclos

Pour sortir du néant


Je t'atteins en silence

Depuis les profondeurs

Où les sons en absence

Sont la mélodie du cœur


Je t'entends


Je vis sous ta peau

Dans le fer de tes veines

J'ai construit un radeau

Pour éviter la peine


Je navigue sur ta mer

Rouge tel un soleil

Ton sang n'est pas amer

Son vermeil m'émerveille


Je te goûte


Je vis sous ta peau

Presque autant qu'en surface

Je connais ton cerveau

Et l'âme qui l'enlace


Je te frôle d'un sourire, 

D'un regard, d'un baiser

Je sais te faire plaisir

Je sais te faire aimer


Je te touche



Iso Bastier 

2 09 25


mercredi 13 août 2025

Les démons



Les démons


Les démons sont des anarchistes

Épris de liberté

Leur chaos fait de schiste

Fait tout s'effriter


Ils s'attaquent à l'origine

De cette vie qui est

Déifiant l'Androgyne, 

La violence, le rejet


Ils vénèrent la souffrance

Incapables d'amour

Toujours en résistance

Le vrai mal se savoure


Leur vanité sournoise

Traque les faibles âmes 

Ils leur cherchent des noises

Afin qu'elles se pâment


Maltraiter ce créateur

En qui ils n'ont plus foi

Est leur seul moteur

Le roi n'est pas le roi


Oui, ces anges rebelles

Choisissent leur propre voie

Car Dieu est un cruel

Esclavagiste en soi


La fureur et le bruit

S'abattent sur la foule

Ils inspirent ce qui nuit

Ils génèrent la houle


Les démons sont légions

Et ils œuvrent sur terre

Vouant l'humain à la contagion

Des dérives de l'enfer



Iso Bastier 

13/08/25


dimanche 10 août 2025

De l'autre côté

 



De l'autre côté


Vu de l'autre côté

Le monde est à l'endroit

Lorsqu'il est inversé

Il est un bel endroit


Vu de notre côté

S’aperçoit l'au-delà

Pas de quoi regretter

Le commun d'ici-bas


Vu de l'autre côté

L'humain est dans son droit

Oui, celui d'exister

Avec ou sans foi


Vu de notre côté

L'ailleurs est tel un toit

Fait pour nous protéger

Des corruptibles lois


Vu de l'autre côté

Il était une fois

Des possibilités

De chagrin et de joie


Vu de notre côté

On saute le grand pas

À l'heure de regagner

L'inconnu qui sera


Vu de l'autre côté

Si fine est la paroi

Qu'on ne peut traverser

Vers une ancienne voie


Vu de notre côté

On ne sait pas pourquoi

L'espoir est à portée

Mais là-bas il flamboie



Iso Bastier

10/08/25


mercredi 6 août 2025

Servitude


Série Pixel 


Servitude


Des soldats anonymes 

S'engouffrent dans les rues

Défendant la routine

Qu'imposent les élus. 


Aveuglés par le jour, 

Endormis par la nuit, 

Cette armée sans contour

Lutte pour sa survie. 


Dans le silence des murs

Qui les privent d'un ciel, 

Ils passent sans murmure

Sans espoir et sans fiel, 


Les yeux baissés, mi-clos

Vers les trottoirs obscurs. 

Souvent ils se lèvent tôt, 

Vivent dans des masures. 


"Nous sommes en guerre !" 

Clament depuis le sommet

Ceux qui s'enfouissent sous terre

Dès que le vent est frais. 


Une armée d'inconnus

Seuls dans leurs costumes

Envahissent les rues

Comme de coutume


Dans le gris du mépris, 

Ils se battent épuisés

Pour payer les crédits

Qu'on leur a accordé. 


Or ce monde sans songe

Est leur seul paysage. 

La mélancolie les ronge

Quand ils n'ont pas la rage


Et les jours se répètent

Prisonniers de l'horloge. 

Cette foule est inquiète

Que d'autres les délogent. 


Ces âmes angoissées

Dévorées par le stress, 

Savent pourtant pardonner

Du bout de leurs laisses. 


Cette armée sans foi

Privée de sa puissance

Croît qu'elle n'a pas le choix

Que de vivre sans clémence… 


Pourtant vu le nombre

De ces sombres silhouettes

Pourrait sortir de l'ombre

Le refus de la défaite


Réunifiant les divisions

Qui nourrissent les solitudes

Car la force est dans l'union

Plus que dans la servitude. 



Iso Bastier

6/08/25


mardi 5 août 2025

Hors du temps


Aquarelle - Iso Bastier 

 Hors du temps


Je jette mes angoisses et mes soucis

Dans la mer

La marée les dilue, les amoindrit

Les digère


Et lorsqu'ils s'échouent à nouveau

Sur la plage

Ils brillent dans la mémoire de l'eau

Me soulagent


Je suis libre de courir presque nue

Si légère

Dans l'horizon à perte de vue

Ce ciel fier

Qui donne un sens à l'espace

Hors du temps


Je noie mon stress et mes tracas

Dans la mer

Le reflux les charrie loin de moi

De la terre


Et quand ils s'engloutissent

Dans les flots

Ils disparaissent dans les abysses

Du grand repos


Alors je reprends ma course

Enfin consolée

De ces cruelles secousses

Immergées


Quand mes tristes résidus

Mes maux amers

Sombrent emportés par le flux

Dans la mer

Elle donne un sens à l'espace

Hors du temps



Iso Bastier

5/08/25


jeudi 31 juillet 2025

Mélodie du ménestrel


 

"Rock U" - Iso Bastier 

Mélodie du ménestrel


Je me souviens de ce pays

Où je ne suis jamais allée

Il m'appelle à corps et à cris

Quelque part dans l'immensité


Sans doute ai-je perdu la mémoire

Du chemin qui fut le plus court

Pour traverser ce miroir

Qui fuit la lumière du jour


Sans doute me suis-je égarée

Tant de voies semblaient propices

J'ai tant battu le pavé

Qu'advient le bord du précipice


Ce gouffre, ogre de déraison

Qui sent le souffre de l'enfer

Tant il a gobé l'horizon

De ses ténèbres familières


Je me souviens de ce pays

Où je ne suis jamais allée

Où l'humain respecte la Vie

Plus que le dieu des financiers


Sans doute un pays de cocagne

Peuplé de rêves et d'illusions

Où l'on pourrait vivre en pagne

Dans une vraie civilisation


Où l'herbe serait plus verte

Les blés d'or moins malsains

Où l'on serait en découverte

D'un esprit plus serein


Je me souviens de ce pays

Où l'Homme n'ira jamais

Car l'idéal n'est pas acquis

Ainsi il n'est jamais laid


Sa beauté surnaturelle

Ne nous frôle qu'en songe

Une mélodie de ménestrel

Dans laquelle on se plonge


Pour un peu toucher l'oubli

Merveilleux et se détacher

Des horreurs et des soucis

Qui font notre réalité



Iso Bastier

31/07/25


samedi 5 juillet 2025

L'olivier



L'olivier


Ce n'est pas parce que d'autres ont su

Que tu sais

L'oubli est un inconnu

Qui côtoie les regrets


Tu crois que tout est inclus

Dans le progrès

Mais ce qui est perdu

Est perdu

Même digne d'intérêt


C'est l'amour de la paresse

La fainéantise

Qui te mène à la faiblesse

Qui te néantise


Quand le savoir transgresse

L'ignorance pactise

Oui, quand l'esprit régresse

La violence se réalise


Car le corps n'est qu'un corps

Que seule l'âme électrise

Sans conscience, il est mort

Privé de toute emprise


Alors il n'est qu'un décor

Dans lequel d'autres vivent

Si tu ne fais pas d'efforts

L'olivier meurt sans olive



Iso Bastier

5/07/25


La positive attitude

 

La positive attitude


Quand la sueur reste sans lueur

Que les efforts sont sans réconfort

Que ne font que défiler les heures

Que le jour n'est qu'un mauvais sort


Repense aux jours heureux


Dis-toi que quand la lumière disparaît

De l'autre côté de la Terre

Pour d'autres enfin elle apparaît

La partager n'est pas s'en défaire


Pense à être généreux


Quand l'espoir fuit à l'horizon

Que le passé n'est qu'un cimetière

Que le présent semble une illusion

Dont on ne sait plus quoi faire


Rêve en silence


Dis-toi que le soleil luit

Par-delà les murs de nuages

Que le vent sera un appui

Pour redorer les paysages


Apprends la patience


Quand l'autre couve ta solitude

Qu'il te méprise au passage

Qu'il t'impose de la servitude

Ignorant jusqu'à ton visage


Prends de l'altitude


Vole auprès des oiseaux

Qui chantent pour qui sait écouter

Travaille à recouvrir de beau 

Tout ce qui s'est encrassé


La positive attitude




Iso Bastier

5/07/25


jeudi 19 juin 2025

Doctrine


Série Pixel 

Doctrine


Au lieu de sauver les vivants

Nous préférons honorer les morts

La passivité fait du vent

Les marches blanches ont des remords


Plutôt que d'encourager la Vie

On veut mourir dignement

Qu'importe l'enthousiasme, l'envie

Donnons un prix au finissant


Les machines pensent-elles comme nous

Ou pensons-nous telles des machines ?

L'organique perd son sens pour nous

La virtualité nous envenime


Au lieu d'aimer les présents

Nous jouons tout au sort

Toujours plus inconsistants

Seul le progrès est en essor


Plutôt que d'honorer la Nature

Nous bannissons nos origines

Qu'importe le coût de cette rupture

L'homme nouveau est sans racine


Les machines pensent-elles comme nous

Ou pensons-nous telles des machines ? 

L'organique n'est plus dans le coup

L'artificiel est notre doctrine



Iso Bastier 

19/06/25


dimanche 1 juin 2025

Les morts pleurent



"Dentelle nocturne" - Iso Bastier 


Les morts pleurent


Les morts pleurent

Conscients qu'ils sont

De ces malheurs

Que les leurs ont


Pourtant leurs larmes

Sont silencieuses

Fantômes en arme

Âmes consciencieuses


Ils rôdent encore

Plein d'affection

Tout près des corps

Tels des frissons


Ils ont envie de croire

En ce lendemain

Si loin de leur histoire

Qu'il paraît incertain


Ils sont des caresses

Perdues dans le vent

De la vie qui cesse

Pour aller de l'avant



Iso Bastier

1/06/25


jeudi 6 février 2025

Immortalité

 

Immortalité


Je garde dans mon cœur

Ces printemps merveilleux

Où tu vis encore


Qu'importe l'heure

Le temps n'est jamais vieux

Y survivent les fleurs


Le passé n'existe pas

Il est un présent d'ailleurs

Trop loin pour qu'on le voit


Alors en fermant les yeux

Je passe les frontières

Vers les jours heureux


Où nous nous retrouvons

Sous un soleil immortel

À l'ombre de nos émotions



Iso Bastier

6/02/25


lundi 20 janvier 2025

L'armure



L'armure


J'ai touché ton armure

Ses bosses et ses accros

Ses bleus et ses blessures

Son courage, ses défauts


J'ai pénétré ton armure

Vaincu l'acier et le froid

Pour que ton cœur murmure

En battant à fracas


J'ai fait tomber l'armure

Ce mur entre toi et moi

Pour que ta peau rassure

Mon âme du bout des doigts



Iso Bastier

20/01/25


samedi 23 novembre 2024

Automne


Chao ab Ordo - Iso Bastier 


Automne


L'hiver nous déshabille

L'été nous met à nu

Le printemps nous éparpille

L'automne en nous s'insinue


Tel le rouge de nos veines

Il circule dans le vent

Nous préparant à la peine

De perdre le foisonnant


Que ces couleurs sont belles

Humides de bien des nostalgies

Quand l'or devient universel

On touche aux valeurs de la vie


La feuille quitte la branche

Enfin libre et autonome

Il n'est pas encore dimanche

Mais bat plus vite le métronome


Ne rougissons pas du temps

Qui au fond n'oublie personne

Les saisons passent en nous touchant

Profitons de ce bel automne



Iso Bastier

23/11/24


mercredi 6 novembre 2024

Avant


"Tiger Lily" - Iso Bastier 



Avant


Je pense au monde d'avant

Quand la liberté avait des ailes

Quand la nature était si belle

Que les morts faisaient des enfants


Au visage que tu auras demain

Dans une jeunesse éternelle

Dans une mer de feu et de sel

Un univers au creux de la main


Je pense au monde d'avant 

Quand l'intelligence était rebelle

Les mots primaient sur la gestuelle

Quand l'amour faisait des enfants


Au visage que tu avais alors

Dans la lumière d'un horizon

Que l'avenir n'avait pas de raison

Que l'univers vivait dans ton corps


Je pense au monde d'avant

D'avant l'ère apocalyptique

Des obsessions pour le tragique

Et du mépris pour le présent


Quand nous avions de la mémoire

Pour sauvegarder le genre humain

Que nous en faisions de l'espoir

D'être un jour meilleurs et sereins



Iso Bastier

6/11/24


jeudi 17 octobre 2024

Promenade au bois

 


"Au bord de la rivière"- [40X50] - Acrylique - Collage - Recycl'Art - Iso Bastier


Promenade au bois


Allons voir les canards

Sur le lac fait de ciel

Tôt se faufilent les renards

Tard volent les hirondelles


Marchons au grand air

Où frémissent les feuilles

Aux couleurs éphémères

De ces saisons en deuil


Qui pétrissent nos âmes

Encore en promenade

La Terre nous réclame

Ancienne camarade


Comptons les nénuphars

Au bois de nos ritournelles

Les renards arrivent tard

Quand dorment les hirondelles


Une forêt dans la ville

Nous offre sa perspective

D'écorces et de charmilles

Son aura primitive


Évitons les regards

Qui cherchent la bagatelle

Les corps tapis dans le noir

Ne jouent pas à la marelle


Restons bien dans l'allée

Marchons main dans la main

Il est l'heure de rentrer

Nous reviendrons demain



Iso Bastier

17/10/24


La coupe pleine


Carnet de Poésies d'Iso


La coupe pleine


Le temps n'existe pas

Hormis dans nos têtes

Tu ne vieillis pas

Dans mon cœur en fête


Je ne prends pas de rides

Dans tes yeux faits de grâce

Où l'amour est limpide

Et prend toute la place


L'espace n'existe pas

Rien ne nous arrête

Tu demeures près de moi

Je me tiens toujours prête


Ainsi la vie est belle

Partagée et sereine

L'amour n'est pas virtuel

Il donne la coupe pleine




Iso Bastier

17/10/24


mercredi 16 octobre 2024

Le Progrès



Le Progrès


Depuis que Notre-Dame a brûlé

Le monde semble bouleversé

On nous promet la guerre

Dans nos pays sans frontières


Nos jeunes meurent chaque jour

Dans ce monde dépourvu d'amour

Ils dansent avec des couteaux

Vivent dans un jeu vidéo


Nous ne demandons pas pardon

À nos vieux voués à l'abandon

Nos quotidiens de solitaires

S'avèrent toujours plus amers


Cependant tout va bien

Puisque rien ne va plus

Le Progrès est en chemin

Le passé est révolu


Baignons-nous dans la Seine

Pour y noyer nos peines

De peuple à la dérive

Qui ne regagne plus la rive


Nos jeunes tuent chaque jour

Dans ce monde sans contours

Ils coulent avec le bateau

Sans même avoir peur de l'eau


Nous ne posons pas de questions

À ceux qui prennent les décisions

Nos quotidiens au fond financent

Notre propre décadence


Cependant tout va bien

Puisque rien ne va plus

Le Progrès est en chemin

Le passé est révolu



Iso Bastier 

16/10/24


jeudi 3 octobre 2024

Agir


Photo IsoLabo23 

Agir


Puisqu'il me faut mourir nue

Dans les bras de l'inconnu

J'aime autant être honnête

Dans ma vie, dans ma quête


Puisque la date est imprévue

Je me tiens sans cesse à l'affût

Le plus intègre que possible

Avant l'heure du divisible


Pourquoi se mentir à soi-même ?

Pourquoi se créer des problèmes ?

Quand la vérité nous domine

De sa froideur venue des cimes


Quand le silence en dit plus long

Que toutes nos vaines oraisons

Pourquoi parler pour ne rien dire ?

Plutôt que faire au mieux, agir



Iso Bastier 

3/10/24


Tes yeux clairs


Carnet de Poésies - Iso Bastier 


Tes yeux clairs


J'aime quand tes yeux clairs

Traversent jusqu'à l'Éther

Puis me narrent leur vue

De contrées inconnues


Où le soleil lévite

Énorme sphère qui palpite

Jusque dans ta poitrine

Qui chauffe et s'illumine


Ta parole est une rivière

Qui se dirige vers la mer

Pour lui raconter les montagnes,

Les villes et les campagnes


Tes pensées voyageuses

Ne sont pas ombrageuses

Elles caressent les horizons

Elles s'allongent sur le gazon


Qui sent l'herbe fraîche coupée

Qui se moque bien du passé

Elles déroulent une perspective

D'espoirs et de joies créatives


Car tous tes contes éphémères

Prennent racine dans l'univers

Où se perdent de tes yeux clairs

Quand ils traversent l'Éther



Iso Bastier

3/10/24


mardi 1 octobre 2024

Les secrets du vent

 

Mouvement du cœur - Iso Bastier 

Les secrets du vent


La nuit susurre les secrets du vent

Le long des trottoirs désertés des passants

Les rêves sinueux serpentent

De la montée à la descente


Dans la solitude des ombres

Dans l'individualité du nombre

Les astres viennent se projeter

Dans les ruelles, sur la jetée


D'où qu'ils soient dans le ciel

Les astres nous interpellent

Ils nous initient à l'infini

Nous narrent l'essence de la vie


Ils murmurent des vérités

À tous ces hommes allongés

Qui fuient le jour par le sommeil

Pour l'autre pays des merveilles


La nuit susurre les secrets du vent

Quand les esprits sont absents

De la réalité qui les promène

Après que l'aube les enchaîne



Iso Bastier

1/10/24


L'entier


Photo IsoLabo23 


L'entier


Il faut traverser les ténèbres

Pour croire en la lumière

Le noir et le blanc font le zèbre

Des bandes foncées et claires


Il faut toucher le fond

Pour espérer en la surface

Descendre jusqu'aux tréfonds

Pour que la remontée se fasse


Il faut connaître la peine

Pour un jour préférer en rire

La chance n'existe pas sans déveine

Naître équivaut à mourir


Écartelés par les contraires

Il nous faut trouver l'équilibre

Que les deux fassent la paire

Pour que l'Entier reste libre



Iso Bastier 

1/10/24


Paie




Paie


Paie pour le rêve

De ce pays meilleur

Où les gens font la grève

Et financent les passeurs


Paie pour cet idéal

Qui mérite de quitter

Ta terre natale

Et les êtres aimés


Car ici les droits de l'homme

Valident la traite humaine

Tu seras une bête de somme

Qui méritera sa haine


Paie ton voyage et paie ici

Qui que tu sois, d'où que tu viennes

Paie le droit d'être en vie

Paie pour qu'on te contraigne


Car c'est ça être un Homme

Financer ce système

Qui ignore les personnes

Et rend l'argent suprême



Iso Bastier

1/10/24


mercredi 25 septembre 2024

Cœur tendre


Cœur tendre


Je t'ai offert mon cou

Et tu y as mordu

Je réalise après coup

De la suite l'étendue

Étendue que je suis


Je t'ai offert ma vie

Alors tu l'as prise

Dès que tu as dit oui

J'étais sous ton emprise

Éprise que je suis


Mais j'ai gardé mon âme

Qui n'était pas à vendre

Même quand le corps se pâme

L'esprit sait se défendre

Cœur tendre que je suis ! 



Iso Bastier

25/09/24


L'ombre

 



L'ombre

 

Dans l'ombre vit ma liberté

Mon mode de vie et de penser

Le soleil naît d'une simple lueur

Avant l'éblouissement et la sueur

 

Dans l'ombre je vis cachée

Comme en mon for intérieur

Loin des idéologies rabâchées

Par tous les petits dictateurs

 

Car l'ombre sait me protéger

Quand la lumière veut me livrer

Aux courants forts de l'extérieur

Aux commandements des aboyeurs

 

Oui l'ombre est une félicité

Où l'on doit affronter ses peurs

Pour apprendre à les dominer

Puis en extraire le meilleur

 

 

 

Iso Bastier

25/09/24


mardi 24 septembre 2024

Dépravation

Série "Remixed" - Iso Bastier 


Dépravation

 

Nos nations fascinées par l'aliénation

Semblent incapables de réaction

Le bon sens est remis en question

Nous sombrons dans la dépression

 

Dépravés, entravés, sans issue

Tandis que le ciel nous tombe dessus

Nous dérivons sans capitaine

Dans la violence et dans la haine

 

Il n'est plus de destination

Plus de raison, plus d'horizon

Plus que cette obstination

À notre propre détestation

 

Enrayés, délayés, livrés à l'inconnu

Dans l'insécurité de l'imprévu

Nous contemplons nos chaînes

Sans autre courage que la peine

 

Irresponsable irrésolution

Les problèmes sans leurs solutions

Nous font croire que la destruction

Est la voie de l'évolution

 

Dépossédés, désespérés, abattus

Débordés par nos propres abus

Nos sociétés se déchaînent

En espèce contre la race humaine

 

 

Iso Bastier

24/09/24


lundi 23 septembre 2024

Monstre


Monstre

 

Je suis cet homme étrange

Convaincu par ce qu'il ne voit pas

Parmi les démons et les anges

Je ne marche pas au pas

 

Quand la vérité est évidence

Je me perds en complexité

J'aime que l'obscurité soit dense

Car la lumière doit se mériter

 

Je m'égare à toutes les gares

Au fond n'importe que le voyage

Pourvu que j'arrive au plus tard

À la destination sans âge

 

Je parle pour ne rien dire

Moi qui n'ai pas les réponses

Ni du passé ni de l'avenir

Et moins j'en sais et plus je fonce

 

Je suis cet homme étrange

Qui devient parfois un monstre

Pour l'équilibre que je dérange

Mais qu'est-ce qu'un monstre ?

 

Un animal fantastique et terrible

Cette créature incomprise

Tantôt géniale, tantôt irascible

Dont on redoute l'entreprise

 

Une chimère de l'existence

Qui cherche un sens à sa vie

Des cellules en résistance

Dont l'instinct est la seule envie

 

Je me perds dans l'univers

Des étoiles et des pensées

Sans un chemin, je persévère

À me fabriquer une destinée

 

 

Iso Bastier

23/09/24


dimanche 4 août 2024

Au-delà


Au-delà

 

Il est un jardin

Au-delà de la ville

Il est un rêve

Au-delà de la réalité

 

Si tu passes dans le coin

Ouvre la grille

Le jour se lève

Sans que la nuit soit passée

 

Il est une rivière

Au-delà du jardin

Il est un mystère

Au-delà du rêve

 

Ne reviens pas en arrière

Trouve ton chemin

Passé le monastère

L'inconnu t'élève

 

Il est une galaxie

Au-delà de la rivière

Il est une vérité

Au-delà du mystère

 

Honore donc la vie

Elle seule est ton repère

Continue d'avancer

Jusqu'à quitter la Terre

 

 

Iso Bastier

4/08/24


jeudi 1 août 2024

Merci


Merci

 

Dans la douceur de ta présence

Je constate quelques absences

De ses couleurs indéfinies

Qui doivent errer dans l'infini

 

Que j'aime tes caresses !

Elles sont comme une ivresse

Elles donnent goût à la vie

Elles donnent corps à l'envie

 

Le temps n'a plus d'emprise

Quand ton parfum dans la brise

Passe du jour à la nuit

Sans connaître l'ennui

 

Le calme des orages

Nous mène jusqu'à la plage

Que le monde a promis

Où le sable est soumis

 

Dans la douceur de ta présence

J'évolue et je danse

Oui, qu'il en soit ainsi

Et je te dis merci

 

 

Iso Bastier

1/08/24


Dans l'air


"Chao ab ordo" - Iso Bastier 


Dans l'air

 

Nous voyageons ensemble

La main dans la main

Qu'importe que le monde tremble

Nous avançons sereins

 

Car l'amour est un guide

Qui guérit les malades

Il ne prend pas une ride

Il a des camarades

 

Nous voyageons il semble

Du bon côté de la Terre

Au fond les gens se ressemblent

Quand ils partagent la sphère

 

Car l'amour est léger

Il aime le grand air

Il suffit de le respirer

Pour prendre ses manières

 

 

Iso Bastier

1/08/24


Magique



Magique

 

Tu as suivi le poète

Le monde a tourné plus vite

Tu as ignoré ces lettres

Pourtant tu as pris sa suite

 

Du rap des cités

Aux ballades champêtres

Des classiques civilisés

À la violence de l'être

 

Subsiste la poésie

Et ses petits gars de l'ombre

Qui travaillent dans la suie

Inconnus parmi le nombre

 

Là est passé le poète

Il vécut et il est mort

Laissant les cœurs en fête

En leur jetant des sorts

 

Du slam sur des synthés

Aux mélodies abstraites

Par là il est passé

De sa présence discrète

 

Lui qui voyait plus loin

Les profondeurs de l'âme

De la vie un témoin

Traquant ce qui s'y trame

 

Tu as suivi le poète

Son aura électrique

Dans les arts, un prophète,

Dans la société, l'unique

 

Quel que soit le support

Pourvu que les tripes jaillissent

La poésie est à bon port

Les alentours frémissent

 

Vient toujours un poète

Avant que tout s'effrite

Tu ne lis pas ses lettres

Mais tu as pris sa suite

 

Du métal saturé

Aux chants folkloriques

Le poète est passé

Semer l'air magique

 

 

Iso Bastier

1/08/24


Bleu crépusculaire


 "Ville crépusculaire" - Iso Bastier


Bleu crépusculaire

 

J'aime ce bleu crépusculaire

À l'ambiance déjà lunaire

Qui évade tous les possibles

 

Entre l'obscurité et la lumière

Ce néon illumine la Terre

Comme le silence de l'indicible

 

J'aime ce temps suspendu

Entre passé et imprévu

Quand la vie tente le coup

 

Certains finissent pendus

D'autres saisissent l'instant prévu

Chacun joue son va-tout

 

J'aime ce ciel immense

Il observe, se reflète et il pense

Au-delà au-dessus de nos têtes

 

L'eau se couronne de sa présence

Les cimes demeurent des distances

Quand ce beau bleu parvient à naître

 

 

Iso Bastier

1/08/25