mercredi 11 novembre 1987

L’ANIMAL



L’ANIMAL


Il est là, froid, aux aguets,
Il sait d’instinct, reste quiet,
Un tout ; d’où souffle le vent ;
Observe les mouvements.
De lui, n’aie nulle crainte,
La nuit, entends sa plainte,
Il connaît sa justice,
Respecte l’armistice.
Et si tu as vraiment peur,
Sache que c’est une erreur,
Car il est un grand sage,
Ne commet les ravages
Que l’homme lui attribue,
Il en est le seul abus.
Il est calme, reposé
Sa fatigue abandonnée.
Superbe, beau, gracieux,
Son intelligence aux yeux.

Il sait mourir tout doux.

Comme je voudrais,
Si le destin l’autorisait,

Partir, oui…. à pas de loup…



Novembre 1987
Iso Bastier

lundi 9 novembre 1987

Justice injuste



Justice injuste

 

Quelle injustice en ce monde !

Ou bien quelle justice immonde.

Le malheur de préférence

Joue avec l'indifférence.

 

Devant tous ces imbéciles

Je préfère baisser les cils.

Ces tueurs d'illusions

Visent mes rêves, mes inventions.

 

Ils déracinent l'arbre

De sa terre pour le marbre.

Assassins de la bonté,

De la quiétude et de la pureté.

 

Lorsque les yeux sont clos

Que les gens tournent le dos,

Cultivez donc votre espoir

Avec de l'eau dans l'arrosoir.

 

 

Iso Bastier

11 1987




 

lundi 5 octobre 1987

Malheurs conjugaux

 


"Protection" - Huile - [46 X 33] - Iso Bastier


Malheurs conjugaux

 

Tout homme a sa maîtresse,

Chaque maîtresse son homme.

Si cela vous étonne,

Je vous tendrai ma fesse !

 

Messieurs ne gâchons point,

Notre vie est si brève,

Avant qu’elle ne s’achève,

Nous brimer avec soin !

 

Et pour vous gente dame,

Si vous trompez sa femme,

Ô ! Comprenez son ennui,

Puisque lui la trompe aussi !

 

Ces malheurs conjugaux,

Me font rire très haut !

Quand depuis son placard,

L’amant n’est pas gaillard !

 

Alors le pauvre déçu

Par la femme, un jour finit,

Dans un bois et travesti,

Par jouer l’ange déchu !

 

Le mari reconverti,

En mini l’était aussi !

Et la pauvre Madame

N’était plus que des larmes.

 

 

Iso Bastier

10 1987

 

 

mercredi 2 septembre 1987

Hommage à quelqu'un que j'aime


"Les Tuileries"- Iso Bastier 


Hommage à quelqu'un que j'aime

(Raoul Bastier)


Assis dans ton fauteuil tu es là petit père

Tu me vois et palpitent tes yeux de verre

Tu restes Las, paisible attendant ta mort

La tête dans les mains, fatigué, tu t'endors


Je voudrais te rendre un hommage pour la vie

Je demeure un instant à tuer ton ennui

Pour une heure tu oublieras ta solitude

Sans un mot tu comprendras mes attitudes


Les instants immortels s'effacent, s'oublient

Mais gravé dans mon cœur je te vois qui survis

"Vivre si longtemps pour enterrer ses enfants ! " 

M'as-tu dit un jour. Encore te traînent les ans... 


Qu'il est dur de te voir sans cesse décliner ! 

Malheureusement nous y sommes condamnés

Moi et les autres te suivrons sur ton chemin

Or tu es là alors ne pensons pas à demain



Iso Bastier 

09 1987