samedi 30 juillet 2022

Les femmes


"L'auto-stoppeuse 3"- Acrylique - Iso Bastier 


Les femmes

 

Les femmes se débrouillent

Avec leurs époques.

Quand les lignes se brouillent

On envoie des pokes.

 

Du corset qui cisaille

Aux publicités pour Coke,

De la dentelle à la maille,

Les femmes ont mis un froc.

 

Vent d'émancipation, oui,

Pas une revanche carnassière...

Il faut œuvrer dans l'harmonie

Plutôt que de produire la guerre.

 

Les femmes qu'on chatouille

Rient avant de mordre

Puis elles font la tambouille

Que tout rentre dans l'ordre.

 

Des talons hauts aux bikinis

Le fantasme est l'arme des femmes.

De la mini au burkini,

La société s'enflamme.

 

Vent de l'agitation, pluie.

Qu'allons-nous pouvoir faire

De ce sexe qui nous défie

Et du sentiment de plaire ?

 

Les femmes ont la trouille

Leurs droits sont sous pression.

Plus que de jolies bouilles,

Leurs corps sont leurs maisons.

 

Des jarretelles au blue jeans,

L'art est de bien se vêtir.

De la fourrure à la suédine,

Seule l'âme ne peut pas mentir.

 

Vent debout contre vents et marées

Les femmes luttent pour s'assouvir.

Finies les dociles mariées,

Celles d'aujourd'hui savent courir.

 

 

 

Iso Bastier

30/07/2022


 

L’étranger


"Love" - Acrylique - Iso Bastier 



L’étranger

 

Au début, tu étais étrange,

L'étranger. Une aura qui dérange...

La générosité se paie.

Le miel rassure les inquiets.

 

Nous avons ri et mangé,

Appris à nous connaître

Jusqu'à tout partager

Même le jour à renaître. 

 

Tu n'étais plus un étranger,

Étrange... Une aura orangée...

Et de la générosité vraie.

On reçoit comme on est.

 

 

Iso Bastier

30/07/2022


vendredi 29 juillet 2022

L'agent



L'agent

 

Un agent aux pattes de velours

Déambule avec élégance

Sur le grand tapis du séjour

Minois en fer de lance

 

Un agent secrètement connu

Laisse s'infiltrer ses poils

Toutes les surfaces sont velues

Sauf peut-être le poêle

 

Un agent figé en embuscade

Se confond avec le rosier

Épines prêtes à la bastonnade

Vénéneuse immobilité

 

Seules les oreilles et la queue

Trahissent la silhouette

Qui chasse pour le jeu

Faire souffrir c'est chouette !

 

Un agent toujours en mission

S'accroche en haut des rideaux

Avec ou sans permission

Tape grand huit et rodéos

 

Un agent envoyé par qui ?

Retourne toute la maison

Quand il n'occupe pas le lit

C'est le fauteuil du salon

 

Un agent venu d'ailleurs

Sait se fondre au décor

Il se colle au radiateur

La nuit il joue du cor

 

Seules les oreilles et la queue

Dépassent encore cette fois

De l'inspecteur de mes deux

Qui chez moi fait la loi

 

 

Iso Bastier

29/07/2022


 

jeudi 28 juillet 2022

Les âges




Les âges

 

Il y a cet âge

Où l'on s'obstine à tamiser

On assure encore d'être sage

Pourtant électrisé

 

Il y a cet âge

Où qu'importe ! Le jour est sans mystère

La nuit est sans présage

La société opère

 

Il y a cet âge

Où l'on commence à compter

On économise plus qu'on soulage

On ne fait qu'escompter

 

Il y a cet âge

Qui importe. On tend vers la lumière

On se consume. On est otage.

Quand est-ce qu'on nous libère ?

 

 

Iso Bastier

28/07/2022

 

Écrire


"Écriture"- IsoLabo23 


Écrire

 

Écrire pour parler en silence,

Sans le son, sans assistance,

Un pur acte de résistance 

Pour tenir la distance.

 

Écrire pour ne pas crier,

Bon esprit pour le voisinage.

Sortir ce qu'on ne peut garder

Tout en paraissant sage.

 

Écrire pour ne pas hurler

Quand personne n'écoute,

Qu'on ne sait où se réfugier,

Le moral en déroute.

 

Écrire pour se taire,

Être sans en avoir l'air,

Ne pas moins en penser,

Filer l'encre et bien faire.

 

 

Iso Bastier

28/07/2022


Une fleur



Une fleur

 

J'étais une fleur

Me voici gazon

Fait pour les marcheurs

Pour parer au béton

 

J'étais une fleur

Fraîche au matin

D'un jour sans heurt

D'un lendemain

 

J'étais une fleur

On m'a coupée

Pour mon malheur

On m'a convoitée

 

J'étais une fleur

Je sentais bon

Le miel du cœur

Des pâmoisons

 

J'étais une fleur

Baignée de lumière

D'un jardin d'ailleurs

Aux odeurs printanières

 

J'étais une fleur

Le reste est coton

J'avais des couleurs,

Du relief, bon ton

 

J'étais une fleur

Me voici potiron

La main qui me touche

Pense soupe et chaudron

 

J'étais une fleur

Trop éphémère

Rosir une heure

Et partir en poussière

 

 

Iso Bastier

28/07/2022


 

La beauté


"Idole 2" - Acrylique - Iso Bastier 
 


La beauté

 

La beauté te crache à la gueule

Avec son air de supériorité.

Pour un regard elle t'engueule,

Une fausse générosité...

 

La beauté se cambre parfois,

Elle s'amuse de ton désir,

Elle s'inspire de la foi,

Envier n'est pas tenir.

 

La beauté, irréelle, fascinante,

Se glisse avec poésie

Dans l'âme que ça tente

De voyager en rêveries.

 

La beauté sans limite

N'a ni vertu, ni cœur.

L'amour est un mythe,

Un souffle, une lueur.

 

La beauté se fout de ta gueule

Avec son don d'envoûter

Elle ne reste jamais seule

Car tant veulent y goûter.

 

La beauté tremble parfois,

Elle vibre dans ton souvenir.

Elle vit pour celui qui la voit,

Cherche une pupille à vernir.

 

La beauté, infidèle, filante

Comme les étoiles dansent au ciel,

A l'humeur changeante,

Un goût pour l’artificiel.

 

La beauté parasite

Ton jugement, ton corps

Mais seul l'amour mérite

De sortir du décor.

 

 

 

Iso Bastier

28/07/2022


mercredi 27 juillet 2022

Soleil


"Sun" - Acrylique - Iso Bastier 


Soleil

 

Le soleil sur une pique

Il fait beaucoup trop chaud

Combien de répliques ?

De combien le niveau ?

 

Le soleil est sadique

Sûr qu'il vient d'en haut

Il domine son public

Donne des coups de chaud

 

Ce soleil sans pitié

Sait trop comment taper

Sous couvert d'amitié

Il ne fait que cogner

 

Ce soleil sans ombre

Fait donc suer la ville

Quand la peau devient sombre

S'agrandit la pupille

 

Le soleil te cuit

Avant de te liquéfier

Il t'avait tant réjoui

Avant de te liquider

 

 

Iso Bastier

27/07/2022


 

mardi 26 juillet 2022

Les pierres

 



Les pierres

 

Je sens vibrer la vie

Jusque dans la pierre

Qui me narre l'infini

En son cœur qui se serre.

 

Elle irise face au ciel,

Change souvent de couleur,

Des étoiles, des arcs-en-ciel,

Des mouvements, des heurts...

 

Mais du ventre de la terre

Elle conserve la sévérité

De ces souvenirs millénaires

Qui symbolisent la vérité.

 

Elle se marbre, se durcit,

Se zèbre, se tache, roule,

Elle se densifie, s'opacifie,

Sous le poids, elle s'éboule.

 

Entendez-vous chanter les pierres ?

Elles descendent dans les basses,

Elles bruissent sous le lierre,

Elles aiment la contrebasse.

 

À la porte de la nostalgie

Elles soutiennent les structures,

Entre mathématique et magie,

Entre construction et nature.

 

Elles édifient puis sont les ruines

D'anciennes civilisations,

Ces pierres un peu divines,

Piliers de nos créations.

 

Je sens vibrer la vie

Jusque dans le mystère

Des pierres qui font envie,

Du minéral à l'âme austère

 

Que l'on porte au doigt

Pour conclure ce mariage

Entre la pierre et soi

Scellé dans un alliage.

 

Je sens vibrer la pierre

Où s'inscrivent les récits

Des profondeurs de la carrière,

Pendue au cou de ton crédit.

 

 

Iso Bastier

26/07/2022


L'herbe


"Série Pixel" - Iso Bastier 



L'herbe

 

L'herbe était plus verte

Le ciel se reposait limpide

L'horizon de nos découvertes

Nous rendait intrépides

 

Malgré les orages

Par-delà les montagnes

À pied ou à la nage

N'est que pierre qui stagne

 

L'herbe était plus grasse

Le monde moins aride

Nous sommes l'impasse

Les créateurs du vide

 

Malgré les séismes

Par-delà les océans

Au-delà du scepticisme

Ne souffle que le vent

 

L'herbe était plus verte

Quoique les lois cruelles

La vie est une porte ouverte

L'humain un cas accidentel

 

Malgré les irruptions

De nos pensées étranges

Nous filons, nous volons

Car rien ne nous dérange

 

L'herbe sèche sur place

Sous un soleil de fer

L'économie est une menace

Pour ne pas dire un enfer

 

Malgré les inondations

Le sort et puis les drames

Debout ou à croupetons

Rampent encore les âmes

 

L'herbe sous la semelle

Craque tels les ossements

De cette humanité rebelle

Qui est toujours en mouvement

 

 

Iso Bastier

26 07 2022


La tonnelle.


"Série Pixel" - IsoLabo23



La tonnelle

 

Quand la nuit est calme

Tu dors près de mon sein

Je sens vibrer les rames

Du métro parisien

 

Jusqu'à ce que plus rien…

Les murs cessent de vrombir

Le périphérique meurt au loin

Puis plus que tes soupirs

 

Quand la nuit est noire

C'est le vide dans les draps

Le silence n'est pas d'ivoire

Les ombres font les cent pas

 

Jusqu'à ce que plus rien…

Ne me fasse frémir

Le sommeil est un bien

Faut-il encore le saisir

 

Quand la nuit est courte

Les rêves n’ont plus cours

Tu tournes dans la yourte

L'aube appel au secours

 

Jusqu'à ce que plus rien

Ne paraisse en plein jour

Que le rythme des gens biens

Qui rouspètent et qui courent

 

Quand la nuit est longue

Tu ne dors pas près de moi

Tes pensées sont oblongues

Et la Lune est en émoi

 

Jusqu'à ce que plus rien

Dans la nuit perpétuelle

Ne nous dérange. Enfin !

Nous dormons sous la tonnelle.

 

 

 

Iso Bastier

26/07/2022


dimanche 24 juillet 2022

Fleurs d’été



Série Pixel - IsoLabo23

 

 

Fleurs d’été

 

Voici des fleurs d'été

Pour habiller ton cœur

D'un costume si léger

Que le vent s'en écœure

 

Le ciel est insouciant

Et l'iris de ton œil

Palpite du gris au cyan

Dépourvu d'orgueil

 

La douceur d'un baiser

Effleure ta peau sincère

Vite ! il va s'envoler...

Migrer dans un désert

 

La vie n'est pas un jeu

Mais elle est illusion

Que le temps compte peu

Quand pure est l'émotion !

 

Voici des fleurs d'été

Les plus belles sur terre

Pour ceux qui ont été

Comme pour les vers de terre

 

 

Iso Bastier

24/07/2022

samedi 23 juillet 2022

Enfance





 

Enfance

 

Il ne faut pas être un enfant

Dans une société sans avenir.

Il faut tout de suite être grand,

Ne penser qu'à devenir.

 

Être le cobaye des grands

Qui peinent pourtant à vieillir.

Être présent autant qu’absent,

Apprendre à mieux mentir.

 

Des enfants aux regards d'adultes,

Les adultes aux regards d'enfants

Qui se vouent d'étranges cultes,

Se targuent d'être vivants.

 

Ils s'entrechoquent dans l'espace,

Se désunissent, se reconnectent.

Ils ne forment qu'une race

Avant que le mal les affecte.

 

L'humanité vit son enfance

Loin de ce qu'elle aurait rêvé,

Une jeunesse au goût rance,

Une enfance trop mal élevée.

 

 

Iso Bastier

23/07/2022

vendredi 22 juillet 2022

La folie des hommes



Série Pixel - IsoLabo23 


La folie des hommes

 

Fini le temps des compromis

La météo est sans merci

Chaleur, génie des incendies,

Inondations, quelques répits

Et la folie des hommes...

 

Fini le temps des sans soucis

La société est sans merci

Douleurs, manifs, mépris,

Des larmes, quelques crédits

Et la folie des hommes...

 

Fini le temps des amis

L'esprit s'étiole, le cœur durcit

Aigreurs, abîme, survie,

Des armes, quelques oublis

Et la folie des hommes...



Iso Bastier 

22/07/22


mercredi 20 juillet 2022

De nerfs et de béton



"Architecture déstructurée"- IsoLabo23

 


De nerfs et de béton

 

De nerfs et de béton

L'urbain se précipite

Autant que le piéton

Que l'asphalte ressuscite

 

Des poignées de main en laiton

Des regards en biais

Des quidams sans maison

Merles, mouettes et geais

 

De nerfs et de béton

Ton cœur de pierre

Fuit en levant le menton

Entre les murs qui le serrent

 

Pigeon suivant...



Iso Bastier 

20/07/22


La rue

 


"Transport urbain" - Acrylique - Iso Bastier 


La rue

 

La rue fait des claquettes.

Dehors rien ne s'arrête.

Je file parmi les ombres,

Je me mêle au nombre.

 

Je louvoie, je vocifère,

Je siffle, je fais le fier,

J'avale les boulevards,

Je rentre souvent tard.

 

La rue me fait tourner la tête,

L'urbain des possibles s'y prête.

Je rêve autant que les autres,

Même quand mes pas se vautrent.

 

Je tournoie, je dérape,

Je crache mon flot de rap,

Démarche, balancement,

Je taquine le passant.

 

La rue m'y encourage,

Elle sait donner la rage,

Juste avant de te piquer

De son dard d'acier.

 

 

Iso Bastier

20/07/2022