lundi 2 octobre 2017

La mort

 


"Fantômes"- [41X27] - Huile - Iso Bastier 



La mort

 

La mort est une maladie.

Elle est tenace la Milady,

Nous aime autant qu'elle nous menace,

Nous fait traverser le tain de la glace.

 

La mort s'appelle une autre vie

Pleine d'audace, de défis et d'envies.

Elle nous accompagne. Nous remplace.

Nous isole du temps et de l'espace.

 

La mort peut être ton amie

Quand ton âme passe au tamis,

Face à l'oubli elle seule se souvient

De qui tu étais et d'où tu viens.

 

Sitôt ton temps dépassé,

À un autre elle sera passée.

Elle seule témoignera de ta fin

Quand les autres seront en chemin.

 

La mort est une maladie

Mais elle est un lien aussi,

Son baiser tous nous relie

Telle une mère couche ses petits.

 

 

Iso Bastier

2/10/17

Mademoiselle

 




Mademoiselle

 

Elle a le cœur à l'esprit

Courant sur les toits de Paris

Jusqu'à la Butte Montmartre

Village fuit par les marâtres

 

On y mène encore la procession

Bien que l'hostie tel un souvenir

Finisse dans des poches de vestons

Pour voyager plutôt que de nourrir

 

Le corps du Christ au cœur de Paris

À un arrière-goût qui rancit

Le décor prime sur la prière

Le vin part moins bien que la bière

 

Mais les âmes authentiques

Des habitants de ce village unique

Préservent la poésie des ruelles

Des murs, de la vigne éternelle

 

Surplombant les brouillards de la ville

Le Sacré-Cœur irradie. Il brille.

Il vole parmi les oiseaux

Domine la cité comme les eaux

 

Sa croix côtoie encore le ciel

Malgré les marchands d'artificiel

Au-dessus des guerres, des misères

Sa croix se tend vers la lumière

 

Ces escaliers de chair humaine

Où les mafias, mensonges et haines

Font des profits si loin de l'Esprit

Encrassent les valeurs de la vie

 

Mais Jésus aimait les perdus

Les vagabonds, les malotrus

Alors l'espoir n'est pas perdu

Nul n'est reçu en intrus

 

Elle a le cœur à l'esprit

L'âme de la capitale

Centre nerveux, pas vu pas pris

À la complexité neuronale

 

L'âme métissée de la République

Reprend son souffle sur les bancs publics

S'en lave les mains aux fontaines Wallace 

Quand l'ambiance devient dégueulasse

 

Elle s'engouffre dans le métro

Dans nos structures les plus rétros

Jusqu'au dédale des catacombes

La mort t'attend, il lui incombe

 

La vie s'adapte à l'obscurité

Qui envahit la ville lumière

De nostalgies en insécurités

D'étincelles en incendiaires

 

L'âme amochée de Marianne

Essaie de décrocher, elle plane

Au milieu des pigeons malsains

Qui chient sur les gens et les saints

 

Qu'en penseraient ses parents ?

D'un œil monarchique ou absent

Ils invectiveraient la donzelle

Vous vous égarez mademoiselle !

 

 

Iso Bastier

2 10 2017