samedi 17 novembre 2007

Le désir et l’amour


"X naked" - Acrylique - 2007 - Iso Bastier



Le désir et l’amour


L’ère de la reproduction s’achève,
L’animal en nous fait grève,
Il n’est plus de bon ton de forniquer
Pour que l’espèce puisse subsister.

D’abord le désir, la courtoisie,
L’amour de maintenir l’envie.
La virile attraction de la conquête
Ne part pas constamment de la tête.

La féminine réponse de velours
Fait du désir un vœu d’amour.
De la conception à la contraception,
Les femmes ont changé d’ambition.

Le sentiment, le sexe, l’enfantement
N’existent pas dans le même temps.
Les sensations semblent renchérir
Sur l’incessante quête du plaisir.

De la bête à la piété on se perd
Dans ce que l’extase a de pervers :
Déboussoler les sens et les pensées
Dans l’abstrait des rythmes cadencés

Lorsque la vie s’exhibe et vibre,
Danse en cherchant l’équilibre
Entre le désir et l’amour,
Le carpe diem et le toujours.


Iso Bastier
17 11 07

vendredi 16 novembre 2007

En paix


2 en 1 (by night) - Acrylique - [100 X 65] - Iso Bastier


En paix


Je vais soulager ton front
Du poids de la sévérité,
Il va s’ouvrir sur l’horizon
Pour que tes yeux puissent planer.

De tes lèvres entrouvertes
S’échappe un souffle divin.
La parole te met en alerte
Or tes soupirs sont devins.

Tes paupières en fenêtres closes
Frémissent de ce que tes yeux
S’imaginent quand ils se reposent
Sous tes cils duveteux.

Tes joues roulent sous ma caresse
Qui se perd dans ton cou,
Elles rougissent si on les agresse,
Elles aiment en dire beaucoup.

Ton menton vise volontaire
L’inconnu qui ne l’effraie pas
Tandis que tes narines flairent
Le chemin qu’empruntent tes pas.

Je vais lâcher ta main…
Tu marches seul depuis longtemps
Mais la tendresse fait du bien
Lorsqu’on ne porte pas de gant.

Ça y est ! Tu tiens debout
Avec un sourire insouciant,
Preuve que l’amour vient à bout
Des plus récalcitrants.

Tu ignores les limites
Car tu existes pour quelqu’un.
La solitude est une fuite.
L’affection est un festin.

Tu as la chance d’être aimé
Aussi donnes–tu à ton tour.
L’avarice ne t’a rien prouvé.
La générosité se cuit au four.

Tu cours désormais. Le jour
T’a conduit face à toi–même.
Tu t’es simplement dit bonjour,
Ça a réglé tes problèmes.

Tu ne sinues plus, tu files
Telle une onde positive,
Sur l’écran du monde défile
De nouvelles alternatives.

Ton mouvement est propice
Aux rencontres. Tu communiques
Sur ton angoisse du précipice
Rassuré de n’être plus l’unique.

Car l’autre est là pour toi
S’il a été convié en ami.
Plutôt que de partager l’effroi
Vous partagerez l’envie.

De mieux vous connaître
Vous tirerez profit, un fait.
L’espoir désire renaître
De l’organe qu’est la paix.


Iso Bastier
16 11 2007





Manifestations

 


"So many" - Encre - Iso Bastier


Manifestations


Plutôt que de finir sur la grève,

Certains manifestent, font grève

Alors s’immiscent les vrais rebelles

Dans les rangs de la hargne actuelle.


Soldats de l’ombre contre agents de la paix,

La masse sombre, le pouvoir au guichet,

La violence tue, tristement on dénombre

Plus de dommages que d’intérêts.


La prise d’otages inquiète et persécute

Toujours les mêmes, les imposés

Sur lesquels l’état répercute

L’ampleur des dégâts causés.


Avant que les pourparlers ne s’achèvent,

Certains manifestent, font grève

Mais les révolutions n’ont pas évolué,

Elles meurent avant d’exister.


Les bouches meurtrières, les mains crispées,

Levée de bannières, matraques dressées,

La souffrance appelle la douleur,

Elle n’a rien d’autre à proposer.


On manifeste contre les manifestants

Et la foule devient dangereuse,

Des gens qui agressent des gens,

Des rencontres malencontreuses...


Manifestement.


16/11/2007

Iso Bastier


lundi 5 novembre 2007

Dans le vent

"Explosion" - Huile - [46 X 38] -  Iso Bastier



Dans le vent


Le vent souffle encore plus fort
Qu’un souvenir de typhon tropical
Quand respirer demande un effort
Que le danger transforme le banal.

Un vent colérique, cheveux rebelles,
Les cocotiers plient, se déracinent.
L’attaque de cette eau torrentielle
Noie le décor, l’horizon s’incline.

Une nuit violacée sévit en plein jour,
Un mur de violence s’élève de la mer,
Des alarmes, des cris, des gens qui courent,
Des tornades après l’heure des éclairs.

Survivrons–nous au cataclysme ?
Quelle catastrophe ! Catapultés
Que nous sommes en apocalypse,
Nous perdons de nos facultés.

Toutes ces pensées contre nature
Nées de la gloire d’un dieu de papier
Nous font frôler l’instant de la rupture,
Même la terre espère nous congédier.

Nous nourrissons nos injustices
Comme pour mieux les apprivoiser.
Qu’importe de vivre une ère factice,
Nos passés continuent de pavoiser.

C’est l’errance de l’ours blanc
Sur d’infimes cailloux de glace,
Ce qu’on appelle le réchauffement,
Les espèces que l’humain menace.

Toutes ces îles qui disparaissent,
Ces exodes forcés, cet abandon,
La désolation future que l’on laisse
A ne filer que de la déraison.

La pelote d’énigmes dans nos têtes
Tricote ou tisse ce triste ouvrage.
Le culte de l’argent est une défaite,
Un piège, un gouffre, un marécage.

Au lieu de nous adapter au mieux,
Nous faisons le choix de saborder.
Sans comprendre quels sont les enjeux,
Nous jouons à métamorphoser.

Où mène le Graal technologique ?
Est–ce l’immortalité ou la chute ?
Que faisons–nous de la bioéthique ?
Et quels sont nos parachutes ?

Je parle des piles électriques,
De ceux qui fournissent le courant
Que les politiques alambiquent
Pour se sentir portés par le vent.


Iso Bastier
5 11 2007