mardi 9 septembre 2008

Avant la fièvre




Avant la fièvre


Le soleil est un guetteur
Et du haut de la tour,
Il guette le voyageur,
Lui fait faire des détours.

La mer tire la langue
Toujours aguicheuse
Sous les barques qui tanguent,
Les parois rocheuses.

La foule est un mystère,
Un fluide mouvementé
Qui s’empare de la Terre
De son pas cadencé.

Le vent est un sorcier
A l’esprit redoutable,
Il vole sans balancier,
Il passe sous les tables.

La pluie est mélancolique
Quand ses sanglots passés
Deviennent de la musique,
Un disque à repasser.

L’amour est un détour
Par l’au-delà de soi,
Un merveilleux séjour,
Un pur acte de foi.

Le ciel paraît immense
Si peuplé de limites,
Si proche lorsqu’on y pense,
Si loin, hypocrite.

Ton chant est un bonheur,
Un sourire sur tes lèvres,
L’existence des fleurs
Avant l’heure de la fièvre.



Iso Bastier
09/09/2008




Parler aux anges




Parler aux anges


Je sais parler aux anges,
Ils n’ont pas de secrets
Pour ceux qui les dérangent,
Ils aiment les inquiets.

Je vois leurs doux esprits
Flotter comme la brise
Au-dessus du grand puits
Dont l’eau est un peu grise.

Je flatte leurs oracles
En jouant le centaure
Mon sabot fougueux racle
Le sol qui se restaure.

Je tutoie les nuages
Parce qu’ils se présentent
Sous la forme de visages
Que je me représente.

Je souris pour l’exemple
Peu le pratiquent encore,
L’humour demeure un temple
Où gît la carte au trésor.

J’évite les sirènes
Qui raisonnent dans ma tête
Avec leurs queues obscènes
Et leur goût de la fête.

J’apprivoise les dragons
Venus de pays exotiques
Lovés dans des lagons
Recouverts de moustiques.

J’aime les animaux, tous,
Même ceux qui font peur,
Qu’importe ma frousse !
La vie teste ses loueurs.

Mais l’homme me taraude
A s’isoler du principal
Il résiste et il fraude
Bref il nous fait du mal.



Iso Bastier
09/09/2008

Un souffle



Un souffle


Y a-t-il un roc sous le lierre ?
Le poisson court la rivière
Sans se soucier de la pluie,
Cette suave caresse le suit.

Les grands arbres frissonnent,
Les herbes s’abandonnent
Toutes parcourues de plumes
Blanches comme de l’écume.

Le lièvre guette la hase
Sans s’éloigner de sa base
Près d’un buisson de laurier
De baies noires décoré.

L’air n’en a pas l’air de rien,
L’air n’est pas qu’un refrain,
Mais un amuseur de l’espace
Sifflant il fait de la place...

Un souffle un peu souffrant
M’accompagne en sinuant
Entre les mousses et les racines
Qui elles aussi s’acheminent.




Iso Bastier
09/09/2008

jeudi 4 septembre 2008

Isologie




Isologie


Ton corps est ma patrie
Malgré ce que l’on dit
A propos des frontières
Qui morcellent la Terre

Ta main est mon amie
Je la serre puis je la suis
Elle sait donner un sens
A mes rares absences

Ton œil est un mystère
Un puits ou un cratère
Qui parle de ton âme
Cette aura qui déclame

Ta bouche est un secret
Une faille plus qu’un regret
Sa langue m’est inconnue
Pourtant elle me met à nue

Ton magnétisme opère
Ton électrique atmosphère
Se garde bien de la foudre
Je ne veux pas en découdre

Ton sourire est un infini
Un soulagement dans la vie
J’espère ses heures de grâce
Pour apprivoiser l’espace

Ton amour tient du divin
Il sait griser comme le vin
J’aime ses douces caresses
Quand tout le reste m’agresse

Être n’est rien sans ta magie
Qui que tu sois dans la vie
Sous les yeux de tes congénères
Souvent en quête de repères

Ton ombre à confiance en toi
Même aux instants où tu louvoies
Même quand tu crains la lumière
Que t'a offerte ta mère



Iso Bastier
4 09 08

mardi 2 septembre 2008

Colombe


"Colombe" - Huile - [41 X 33] - Iso Bastier


Colombe


Je suis comme le ciel changeant,
Confronté aux cultes divers,
Je contiens des prières, des gens,
Des orages et des averses.

Je suis quelque part dans l’espace,
Un atome, une étoile, un silence,
Un animal sous la menace
De sa propre conscience.

Je suis mes saisons réunies ;
Mon impériale jeunesse,
Printemps fougueux, le défi,
Me met face à mes faiblesses.

À l’heure de l’été ombrageux,
Je constate mes sécheresses,
Mes manques, ces aveux
Qu’à l’aube seule je confesse.

Je change mes couleurs
À l’automne qui me révèle,
Il les prélève de mon cœur
M’annonce une vie nouvelle.

Je garde mon secret l’hiver,
Je couve mon âme, trésor,
Qu’un autre printemps, je libère,
Colombe dans le soleil d’or.



Iso Bastier
2 09 2008