jeudi 4 mai 2000

Libellules




Libellules

 

Les rayons du soleil

Traversent les rideaux bleus.

On songe aux abeilles

Et autres insectes curieux.

 

Assis sur le parquet ciré

Qui sent le pain d'épice

Ou qui y fait penser

Par quelques artifices,

 

On imagine, là-bas, le ciel,

Qui est le même partout.

Sauf cas accidentels,

Il est là et c'est tout.

 

Petit vent doux de chaleur,

Frémissent les rideaux bleus.

Il doit être quatre heures

Mon estomac est creux.

 

Le silence existe aussi

Pour ces instants de quiétude.

Il s'introduit tel un ami

Qui vient offrir un interlude.

 

Qu'on se sent détendu

Dans la chambre abandonnée

Par tous ces malentendus,

Tous ces sommeils agités.

 

Je vais rejoindre le jardin

En passant par la cave.

Ça m'impressionne un brin,

L'adrénaline rend esclave.

 

Quoique bien réfléchi

Je passerai par derrière,

Les herbes auront déjà fraîchi

Sous une autre lumière.

 

On se retrouve dehors

Alors le monde s'agrandit,

On sautille, on sort

De la maison rétrécie

 

Qui pourtant telle une mère

Nous protège encore un peu.

Le potager, la jardinière,

Les arbres devant les yeux.

 

Il y a des bruits de partout,

Mais j'irai jusqu'au fond

Où je penserai au loup

Pour n'y faire qu'un bond.

 

Puis repartir en courant

Vers la fenêtre qui s'allume

Car il fait noir d'un coup franc,

On peut y laisser des plumes.

 

On va bientôt manger,

La maison se réanime.

Des odeurs sans âcreté,

On s'affaire en cuisine.

 

Je referme la porte

Sans me faire remarquer

Et remonte sans escorte

L' épuisant escalier.

 

Dans la chambre-jardin

Je m'allonge sur le sol,

La tête entre les mains,

Le regard qui s'envole

 

J'admire le crépuscule,

La rencontre des mondes.

Le temps en moi se bouscule,

La Terre n'est plus ronde.

 

Le long des rideaux bleus,

Je contemple la nuit.

La lune dans son halo creux,

Ses cratères et ses puits.

 

Mais voici qu'on m'appelle,

J'entends que ça hulule.

Je réponds en crécelle,

J'envoie des libellules.

 

 

4/05/2000

Iso Bastier


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