vendredi 5 octobre 2007

Les dinosaures


"Le petit peuple" - Huile - [55 X 38] - 16 10 98 - Iso Bastier




Les dinosaures


Une guirlande de fleurs,
Des pétales multicolores,
Vaincre la peur par la couleur,
Les promesses sont à éclore.

Un vieil arbre ami et témoin
S’effeuille dans un vent de verdeur,
Son regard porte toujours au loin,
L’horizon ignore la fadeur.

L’herbe grouille et sa peau velue
Se couche plutôt que de plier
Sous le poids de ce qui évolue
Sur elle sans s’en soucier.

Un troupeau de nuages blancs
S’attroupe dans un coin du ciel,
Il gambade en le contrastant,
Saute des haies d’hirondelles.

Un corbeau observe passer le temps
Depuis les hauteurs d’un frêne,
Son œil rond voit en s’agitant
Le monde d’une manière homogène.

La mélodie n’est pas faite que d’air,
Elle coule, berceuse cristalline
Comme la voix d’une rivière,
Traîne luisante de la colline.

Il arrive que jaillissent un cerf
De bois majestueux couronné,
Des familles de ragots, des mammifères
Etranges tapis dans les fourrés.

La vie s’active pour le soleil,
Elle répond à la chaleur
Que pas même le sommeil
N’engage à la tiédeur.

La campagne s’époumone
De l’asphyxie des métropoles
Que personne ne sermonne
Parce qu’elles font l’obole.

Les saisons se consument,
La planète lutte, se bat
Contre ceux qu’elle exhume
Peu après leur premier pas.

L’argent remplace la sagesse,
La technologie pallie à la générosité,
L’homme s’égare et se presse
De ne plus rien mémoriser.

Il se méfie de la nature
Comme il se craint lui-même.
De ses pensées contre nature
Naissent bien trop d’extrêmes.

Son rêve vire au cauchemar,
Vallées de bitume, allées en béton,
Des habitats tels des placards,
La pointe de la civilisation…

Rien ne change, tout évolue
Influe sur l’humanité,
Les dinosaures n’ont pas survécu
Jusqu’où pourrons-nous aller ?



Iso Bastier
5 10 07

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