dimanche 17 juin 2018

Absence


"La porte" - Huile - [55 X 46] - Iso Bastier 


 

Absence

 

J'aime la lumière

Des miroirs où tu te baignes.

Tu y nages en arrière

Dans le soleil qui saigne.

 

Tout au bout du couloir

La porte reste close.

Le lambris vire au noir

Contre le papier peint rose.

 

Le vent dans le carillon

Ouvre la porte d'un coup sec.

Est-ce l'effet papillon ?

La campagne qui tape du bec ?

 

Le soleil aime la poussière

Et les musiques nostalgiques.

Alors il fait danser l'air,

Ranime les instants magiques.

 

L'espace se brouille et vibre

Comme la lueur d'un feu.

Le jour demeure clair et libre

Tant que la nuit compte peu.

 

J'avance dans ce couloir

Qui semble pourtant se diluer

Telle une ancienne peur du noir

Qui cesse de vous effrayer.

 

L'horloge bat dans mon cœur

Comme le sang à mes tempes.

Mes doigts glissent inquisiteurs

Sur le mur, le long de la rampe.

 

Puis je descends cet escalier

Aux marches bien trop courtes,

Retenant mon souffle sur le palier.

Que ma mémoire s'écourte !

 

Je referme la porte. Le ciel

M'éblouit de sa vaste présence

En ce présent devenu artificiel

Depuis l'heure de ton absence.

 

 

Iso Bastier

17 06 2018

 

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