Somnambules
Le froid a serti nos cœurs
Dans son étau pierreux
Indifférents autant à la peur
Qu'à la simple idée d'être heureux
Plus une vibration
Ne parcourt nos chaires
Nous vivons basse tension
Par crainte de déplaire
L'hiver est un silence
Ou rien d'autre ne luit
Que la glace en résistance
Sous nos pas affaiblis
Dans la blancheur du ciel
Qui s'émeut devant le gris
Des aubes sempiternelles
Qui ressemblent à la nuit
Les rêves meurent dans le vent
De terribles promesses
D'un avenir sanglant
Assassin d'allégresse
Que de guerres à mener
Pour retrouver la foi
Par la bise malmenés
Nous ne l'embrassons pas
Le froid a serti nos lèvres
De gerçures douloureuses
Loin de nous donner la fièvre
Nos pensées sont frileuses
Nos corps endoloris
N'osent bouger qu'à peine
Ils s'abandonnent contris
Aux courants de la déveine
Tels des somnambules
Prisonniers entre deux mondes
Nos âmes déambulent
Transparentes et oblongues
En attendant le sacre
Des folies à venir
Du marasme, des massacres
Qu'il nous faudra subir
Iso Bastier
20/11/25

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